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Soudan, Soudan du Sud

4 choses à savoir sur les réfugiés sud-soudanais au Soudan

Un agent de santé communautaire rend visite à une patiente chez elle à 40 kilomètres du nouvel hôpital MSF du camp de réfugiés d'Al Kashafa, dans l'État du Nil Blanc. Soudan. Janvier 2020. © MSF/Musab Sahnon
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En décembre 2019, les équipes MSF ont ouvert un nouvel hôpital dans l'État du Nil Blanc, au Soudan, pour fournir des soins aux réfugiés sud-soudanais et à la communauté locale. Voici 4 choses à savoir sur les réfugiés sud-soudanais au Soudan.

    L'hôpital, situé dans le camp de réfugiés d'Al Kashafa, prend en charge les patients souffrant d'affections complexes, notamment les enfants sévèrement malnutris et les personnes atteintes de maladies infectieuses chroniques, comme le VIH et la tuberculose.

    1. Le Soudan continue d'accueillir un grand nombre de réfugiés sud-soudanais

    Environ 2,2 millions de Sud-Soudanais ont fui la guerre civile dans leur pays et vivent actuellement dans les pays voisins. Aujourd'hui, on estime à plus de 861 000 le nombre de réfugiés sud-soudanais vivant au Soudan, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). 

    C’est dans l’État de Khartoum, la capitale soudanaise, et dans les États frontaliers avec le Soudan du Sud, que la plupart des réfugiés se sont installés. L'État du Nil blanc accueille à lui tout seul 248 000 réfugiés, dont 162 000 vivent dans des camps comme Al Kashafa.

    Malgré le processus de paix en cours au Soudan du Sud, leur nombre n’a pas baissé dans l’État du Nil blanc. Beaucoup disent qu'ils espèrent rentrer chez eux et mener une vie normale, mais ils préfèrent rester au Soudan tant que la situation ne s’est pas stabilisée.

    « En 2017, j'ai fui avec ma famille vers le Nil blanc à cause de la guerre dans mon pays. Il nous a fallu un mois pour atteindre le Soudan à pied. Certains de nos enfants sont morts en cours de route, parce qu'il n'y avait pas assez de nourriture et d'eau, et à cause de l'exposition au soleil », explique Julia Odok, une réfugiée sud-soudanaise de Malakal.

    2. Des besoins humanitaires particulièrement importants dans les camps

    Les besoins humanitaires et de santé sont très importants dans les camps de réfugiés et il est essentiel de continuer à soutenir les réfugiés ainsi que les communautés locales qui les accueillent. Les plus grands défis résident dans l’accès difficile à de l’eau potable, le manque de travail rémunéré et l'insuffisance de nourriture.

    « Nous trouvons des enfants mal nourris dans les camps et nous guidons les familles vers l’hôpital. Nous informons les gens à propos de maladies telles que le choléra, la tuberculose, le Sida et le paludisme », explique Butrus Kwathi, responsable de la promotion de la santé.

    Les équipes de promotion de santé jouent un rôle important au sein de la communauté. Des équipes se rendent dans des endroits fréquentés comme des églises, des mosquées, des écoles, des points de distribution d’eau, mais vont aussi de maison en maison pour informer la population.

    « La vie est difficile. Nous ne possédons rien : pas de maison, pas d’argent et pas de travail », dit Julia. « La seule chose que nous pouvons faire, c’est nous asseoir et attendre. On nous distribue des lentilles et du sorgho une fois par mois, mais c’est tout. On ne peut pas manger des lentilles tous les jours. Cela rend les enfants vulnérables face aux maladies. »

    3. La plupart des maladies sont liées aux mauvaises conditions de vie

    La plupart des pathologies rencontrées à l'hôpital d'Al Kashafa sont liées aux conditions de vie des réfugiés. Les cas de malnutrition, de diarrhée, les infections des voies respiratoires (y compris la tuberculose), le paludisme et les maladies de la peau sont fréquents.

    En 2019, les équipes MSF ont effectué près de 120 000 consultations à Al Kashafa – soit près de 10 000 par mois – et admis plus de 5 000 patients. Plus de 670 femmes ont accouché à l’hôpital, avec une moyenne de deux naissances par jour. 

    « Nous offrons également aux gens un soutien psychosocial jusqu'à ce qu'ils se sentent en sécurité, jusqu'à ce qu'ils puissent reprendre une vie normale et réintégrer la société », explique Alfatih Alsadig, conseiller en santé mentale, qui accompagne au quotidien les réfugiés qui ont été confrontés aux horreurs de la guerre.

    4. Des pics récurrents de malnutrition

    Un accès insuffisant à la nourriture, associé notamment à de mauvaises conditions de vie, entraîne des pics saisonniers de malnutrition.

    « Les admissions pour les cas de malnutrition augmentent de juin à septembre, durant la saison des pluies où il n’y a rien à récolter », explique Zakina Adam, responsable nutritionnelle.

    L'hôpital MSF d'Al Kashafa dispose du seul centre de stabilisation pour le traitement de la malnutrition dans la région. En 2019, près de 1 000 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition sévère y ont été traités.

    « Certains enfants souffrent d'autres problèmes médicaux en parallèle de la malnutrition, comme la diarrhée chronique, la pneumonie ou les maladies de la peau. Cela aggrave leur état. Certains présentent des œdèmes, ce qui peut entraîner une septicémie », explique Zakina.

    MSF au Soudan

    MSF travaille au Soudan depuis 1978. Au cours des dernières années, nos opérations se sont concentrées sur six États : Al Gedaref, le Sud-Kordofan, l'Est du Darfour, le Nord-Darfour, le Nil Blanc et Khartoum, avec des équipes d'urgence qui ont lancé des interventions dans d'autres régions selon les besoins.

    MSF gère des établissements de santé et fournit des soins médicaux gratuits aux réfugiés, aux personnes déplacées et aux communautés d'accueil.