
Darfour : MSF appelle à la protection des structures de santé et du personnel à la suite d'un tir mortel sur un agent de santé
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Médecins Sans Frontières (MSF) pleure la mort d'un collègue du ministère de la Santé, décédé à l'hôpital de Zalingei (Darfour central) le 18 novembre, et lance un nouvel appel aux Forces de soutien rapide (FSR) afin de garantir la protection des infrastructures et du personnel de santé.
MSF présente ses plus sincères condoléances à la famille du brancardier du ministère de la Santé, tué lors de la fusillade survenue devant l'hôpital de Zalingei le 18 novembre, qui a également fait quatre blessés. Suite à cet incident, et pour la deuxième fois cette année, MSF a été contrainte de réduire son soutien à l'hôpital de Zalingei afin d'assurer la sécurité de ses équipes.
Nos équipes ne peuvent reprendre leurs activités tant que les Forces de soutien rapide n’auront pas garanti la sécurité du personnel et des patients », déclare Myriam Laaroussi, coordinatrice d’urgence de MSF au Darfour.
« Il est inacceptable que des affrontements armés affectent les infrastructures médicales et l’aide humanitaire. »
À l’hôpital de Zalingei, MSF fournit des services et un soutien essentiels, notamment un service d’urgence, de la chirurgie, des soins pédiatriques, des soins obstétricaux d’urgence et des soins néonatals, ainsi qu’un service d’hospitalisation et des tentes d’isolement pour traiter la rougeole et le choléra lors des flambées épidémiques.
Depuis le 18 novembre, MSF travaille en étroite collaboration avec le ministère de la Santé, les communautés locales, les forces de sécurité et les différentes autorités afin d’améliorer la sécurité de l’établissement de santé. Durant notre retrait, nous continuerons à apporter notre soutien en ressources humaines et en approvisionnement de médicaments.
Cet incident fait suite à une première suspension en août, lorsque MSF a interrompu toutes ses activités à l'hôpital après l'explosion d'une grenade dans l'établissement dans la nuit du 16 août. Cette attaque a causé un décès et blessé cinq autres personnes, dont un membre du personnel du ministère de la Santé. Une équipe réduite avait continué à assurer les soins essentiels jusqu'à la reprise des activités de MSF le 31 août, après concertation avec les principaux acteurs concernés.
Épidémie de rougeole
Les violences en cours perturbent l'accès aux soins de santé pour des centaines de personnes dans le besoin, au moment même où MSF intervient activement face à une épidémie de rougeole dans la région.
Du 1er avril au 20 novembre 2025, nous avons accueilli 850 patients atteints de rougeole, dont 36 % (310) souffraient de malnutrition aiguë, ce qui aggrave la maladie.
Nombre de nos patients souffrent également de malnutrition aiguë, ce qui augmente le risque de complications graves. La malnutrition associée à la rougeole peut être mortelle », explique José Sánchez, coordinateur médical de MSF au Darfour.
Ces derniers mois, nos équipes ont constaté une augmentation inquiétante des cas de rougeole. La moyenne hebdomadaire a rapidement grimpé, passant de trois cas en juillet à 22 en août, 43 en septembre, 57 en octobre et 62 en novembre.
Il est essentiel que nos équipes continuent à prodiguer des soins médicaux d’urgence dans l’établissement », ajoute M. Sánchez.
Depuis plus de 40 ans, MSF est en première ligne lors des crises majeures au Soudan, notamment les épidémies et les épisodes de malnutrition sévère. Nous continuons d’apporter notre soutien aux communautés touchées par le conflit en cours, à travers des activités humanitaires et de santé dans huit États.

