Par une journée pluvieuse dans la ville de Gaza, les environs de la clinique MSF. Janvier, 2025 © Motassem Abu Aser/ MSF
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Cessez-le-feu : un signe d'espoir au milieu des décombres

Le lundi 20 janvier 2025

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Alors que le cessez-le-feu temporaire à Gaza a finalement été adopté, ces derniers mois, les habitants de la bande de Gaza ont souffert des bombardements incessants des forces israéliennes. 

Cette tribune a été rédigée par Thomas Kauffmann, directeur général de Médecins Sans Frontières Luxembourg.

Nous accueillons avec soulagement le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après 15 mois d’un conflit dévastateur. Ce conflit a coûté la vie à plus de 46 000 personnes (soit une personne sur 50 dans la population d'avant-guerre) la plupart des femmes et des enfants, et a déplacé 1.9 million d’habitants. Malgré cette avancée, nous savons que les besoins humanitaires restent absolument gigantesques.

Nous voulons rappeler que la population de Gaza est confrontée à une situation catastrophique. Les infrastructures essentielles, comme les hôpitaux ou les écoles, sont détruites ou surchargées. Les familles dorment dans les décombres, dans des camps de fortune ou en plein air, exposées au froid glacial de l’hiver. Nous avons vu des enfants errer pieds nus dans des rues couvertes de gravats, et des nourrissons mourir frigorifiés parce qu’ils n’avaient ni couvertures ni soins médicaux appropriés.

Nous demandons que l’acheminement de l’aide humanitaire monte en puissance et soit sécurisé. Trop souvent, les convois sont pillés, parfois sous les yeux des forces armées, sans aucune intervention. Ces ressources vitales, comme les vivres, l’eau potable, les médicaments ou le carburant, doivent impérativement atteindre ceux qui en ont le plus besoin. Nous avons été témoins de situations où des tonnes d’aide restent bloquées ou sont détournées, alors que des patients meurent faute de soins.

Nous appelons aussi à la levée immédiate du blocus de Gaza, car il empêche un accès continu et suffisant à l’aide humanitaire, indispensable pour répondre aux besoins urgents et commencer la reconstruction. Ce blocus isole encore davantage une population déjà brisée par la guerre et les privations.

Nous voulons croire que ce cessez-le-feu représente un premier pas vers une amélioration durable. Mais il est clair que des engagements concrets et massifs sont nécessaires pour réparer les blessures profondes physiques et psychologiques infligées à cette population. 

Nous restons mobilisés 24 heures sur 24 pour soutenir les habitants de Gaza, mais aussi pour alerter sur les responsabilités collectives face à cette tragédie.

Enfin, nous insistons sur l’importance d’un véritable respect du droit international humanitaire. Ce droit, conçu pour limiter la souffrance des populations civiles en temps de guerre, est aujourd’hui réduit à néant sous les ruines de Gaza. Les bombardements massifs et indiscriminés, notamment sur les structures de santé, l’utilisation du froid comme arme de guerre et l’absence de protection pour les civils en sont des exemples criants.

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