L’illustratrice syrienne Amani El Ali donne vie à l’histoire d’Amina, en repensant à 13 années de guerre et de déplacement qui ont déraciné des millions de femmes syriennes. Son illustration évoque le traumatisme collectif de celles qui continuent de chercher la sécurité.
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À travers son art : récits de femmes déplacées

Le vendredi 7 mars 2025

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Quatre femmes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord racontent leurs histoires et les difficultés inimaginables qu’elles ont traversé, notamment le déplacement, la perte de membres de leur famille et le manque de soins médicaux.

En 2024, les guerres à Gaza, au Liban, au Soudan, en Syrie et ailleurs ont forcé des millions de personnes à fuir, laissant derrière elles destruction et désespoir. Les femmes, qui portent souvent le plus lourd fardeau du déplacement, ont dû faire face à la violence, à la perte et à l’incertitude, tout en prenant soin de leur famille et de leur communauté.

Pour la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, quatre femmes artistes ont donné vie aux histoires de quatre femmes déplacées, racontées par le personnel de MSF dans les zones touchées par la guerre. À travers leur art, elles ont transformé ces expériences en puissants récits visuels.

Ezdihar et Maya : la peur transmise de génération en génération au Liban

Ezdihar Al Diqar, 39 ans, a fui la banlieue sud de Beyrouth avec ses deux enfants après une alerte de frappe aérienne d’Israël pendant la guerre au Liban en septembre 2024. Ils ont passé leur première nuit dans la rue avant de déménager au refuge Azarieh dans le centre-ville de Beyrouth. Pendant des semaines, elle a vécu dans la peur, alors que les explosions continuaient à seulement 2 km de là. Sa fille de 14 ans, Maya, a été forcée de grandir trop vite, façonnée par la guerre et l’incertitude.

L’illustratrice libanaise Maya Fidawi revient sur l’histoire d’Ezdihar à travers le prisme de son enfance, ayant grandi pendant la guerre civile au Liban. Son œuvre capture le cycle obsédant de la peur transmis de la mère à l’enfant. Voici comment elle a illustré l’histoire.

L’illustratrice libanaise Maya Fidawi revient sur l’histoire d’Ezdihar à travers le prisme de son enfance, après avoir grandi pendant la guerre civile au Liban. Son œuvre capture le cycle obsédant de la peur transmise de la mère à l’enfant.

Amina et Amani : un voyage de déplacements sans fin

Au cœur de la nuit, Amina, une grand-mère syrienne, a fui Homs à moto avec son fils, guidant les huit membres de sa famille à travers une rivière pendant six heures exténuantes après l’annonce de la chute du gouvernement syrien le 8 décembre 2024. Par peur de la violence et de l’incertitude, de nombreux Syriens et Libanais vivant en Syrie ont traversé la rivière vers le Liban. Amina a été forcée de quitter sa maison de toute urgence et de jeter ses vêtements et couvertures en cours de route. En traversant la rivière, ils sont arrivés au Liban sans rien d’autre que la peur et l’épuisement.

L’illustratrice syrienne Amani El Ali donne vie à l’histoire d’Amina, en repensant à 13 années de guerre et de déplacement qui ont déraciné des millions de femmes syriennes. Son illustration parle du traumatisme collectif de celles qui continuent à chercher la sécurité.

L’illustratrice syrienne Amani El Ali donne vie à l’histoire d’Amina, en repensant à 13 années de guerre et de déplacement qui ont déraciné des millions de femmes syriennes. Son illustration évoque le traumatisme collectif de celles qui continuent de chercher la sécurité.

Khadija et Safaa : cinq minutes qui ont changé leur vie à Gaza

Khadija*, une mère de famille de Gaza, pensait que sa famille était en sécurité, jusqu’à l’arrivée des chars. En un instant, un obus a explosé à leurs pieds, blessant gravement son fils. À l’hôpital, elle a retenu ses larmes lorsque son fils lui a demandé : « Maman, pourquoi couvrent-ils les yeux de Baba ? » Son mari était parti. Son fils, sous le choc, n’a pas parlé pendant 10 jours.

L’artiste palestinienne Safaa Odah, qui a également survécu à la guerre à Gaza, exprime le chagrin et la terreur que les mères de Gaza subissent depuis le 7 octobre 2023. À travers son art, elle capture le cycle inexorable de la perte auquel d’innombrables familles palestiniennes continuent de faire face.

Khadija*, une mère de famille de Gaza, pensait que sa famille était en sécurité, jusqu’à l’arrivée des chars. En un instant, un obus a explosé entre eux, blessant gravement son fils.

Amira et Aya : une mère blessée au Soudan

Alors que la guerre éclatait à Khartoum, Amira* était à quelques jours d’accoucher. Trois jours après le début du conflit, elle a accouché dans un hôpital de Bahri, dans le nord de Khartoum, pour perdre son enfant quelques heures plus tard. Affaiblie par une césarienne douloureuse et laissée sans soins médicaux, elle a dû nettoyer sa plaie avec du gel hydroalcoolique, sa seule option pour survivre.

L’artiste jordanienne Aya Mobayedeen illustre l’agonie silencieuse d’Amira, mettant en lumière la crise négligée au Soudan, où les mères sont confrontées à la guerre, au deuil et à l’effondrement des soins de santé essentiels.

Lorsque la guerre a éclaté à Khartoum, Amira* était sur le point d’accoucher. Trois jours après le début du conflit, elle a accouché de son bébé dans un hôpital de Bahri, dans le nord de Khartoum, pour le perdre quelques heures plus tard. Affaiblie par une césarienne douloureuse et laissée sans soins médicaux, elle a dû nettoyer sa plaie avec du désinfectant pour les mains, sa seule option pour survivre.

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