
MSF et Greenpeace : ensemble face au plus grand défi
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Cette année, encore, le Luxembourg est le premier pays européen à atteindre le jour du dépassement (Overshoot Day, en anglais) – seul le Qatar fait pire au niveau mondial.
En ce 17 février, l’empreinte écologique du Luxembourg est l’une des plus élevées au monde : il faudrait plus de 7 planètes pour répondre à nos besoins en ressources si l’ensemble des êtres humains consommaient comme un·e habitant·e du Grand-Duché.
Quelles en sont les causes et comment y remédier ? Pour envisager un avenir durable, il faut comprendre que l’environnement, les êtres humains, leur santé, la société et l’économie sont tous interconnectés et dépendent les uns des autres. C’est en ce sens que Greenpeace et MSF s’allient cette année pour une grande première au Luxembourg : un appel au don réciproque pour soutenir leurs causes interconnectées, car « lutter contre le réchauffement climatique, c’est aussi sauver ce qui en meurent déjà ».
Pour mieux comprendre les enjeux de ce partenariat, les deux directeurs reviennent sur l’importance de nos synergies.
Pourquoi communiquer ensemble le Jour du Dépassement ?
Xavier Turquin, Greenpeace : Le jour du dépassement est le symbole de nos excès. Et au Luxembourg, nous sommes dans un confort et une sécurité environnementale qui ne nous permet pas d'être conscient des conséquences de ces excès que Greenpeace Luxembourg dénonce depuis 40 ans sans être suffisamment entendu. Tous les jours MSF est sur le terrain et peut témoigner de ces impacts. Communiquer ensemble permet donc de renforcer nos messages.
Thomas Kauffmann, MSF : Pour MSF, c’est l’occasion d’interpeller la population luxembourgeoise sur une réalité que nous constatons chaque jour dans nos projets à travers le monde. Dans de nombreux pays, les effets de la crise climatique sont déjà bien réels et ont un impact considérable sur la santé, mais aussi sur l’organisation de l’accès aux soins, la question des ressources alimentaires et des moyens de subsistance. Cette réalité, nous avons voulu l’illustrer par cette phrase :
On ne peut pas être en bonne santé sur une planète malade », afin d’insister sur cette interconnexion.
Si nous ne faisons rien pour endiguer le changement climatique, nous savons d’ores et déjà que le nombre de nos patients ne cessera d’augmenter, et que – tôt ou tard - le Luxembourg lui-même ne sera pas épargné.
Pourquoi s’associer entre deux ONG ?
Thomas Kauffmann, MSF : Greenpeace et MSF sont nées la même année : 1971. Nous avons grandi chacun de notre côté, mais il nous semble que la situation est telle que nous ne pouvons plus agir de façon isolée. En nous rassemblant à l’occasion du Jour du Dépassement, nous espérons que notre alerte sera entendue et que nous pourrons sensibiliser le plus grand nombre. L’heure n’est plus au chacun pour soi, mais au partage et à la force du collectif ; c’est pourquoi nous appelons aussi au don chacun pour l’autre - ce qui est une grande nouveauté dans le monde des ONG - mais traduit pleinement cet esprit d’interconnexion et de réciprocité que nous voulions insuffler.
Avec cette campagne, nous souhaitons interpeller sur les causes du réchauffement climatique, que dénonce Greenpeace avec tant de détermination ; et sur les conséquences, qui affectent directement la vie des personnes à qui nous portons secours.
Xavier Turquin, Greenpeace : Au sein de Greenpeace, nous appelons à l’action climatique dans un contexte d’urgence climatique. Malheureusement, ce sens de l’urgence n’est pas compris. Pour MSF, l’urgence est leur cœur d’expertise et d’intervention. Il est donc fondamental de mettre en commun nos actions. Nous sommes tout à fait complémentaires : d’un côté il y a les causes que Greenpeace dénonce, et de l’autre les conséquences que MSF répare. Il faut donc mobiliser de tous les côtés pour ne pas amplifier les crises à venir et pour soigner les victimes actuelles.
Cet appel croisé et commun est une démonstration concrète pour faire vivre nos valeurs communes de solidarité et d’entraide.
Que fait Greenpeace concernant la santé ? Que fait MSF face à la crise climatique ?
Xavier Turquin, Greenpeace : Toutes nos luttes ont in fine un impact sur la santé. Nous nous sommes engagés pour l’interdiction du Glyphosate, entre autres à cause de ces impacts sur la santé. Les pollutions chimiques, les micro-plastiques sont des problématiques de santé. Enfin, les énergies fossiles sont les premières causes non seulement des émissions de CO2 anthropiques mais aussi de pollution atmosphérique source de maladies respiratoires cardio-vasculaires responsable de millions de morts prématurés
Thomas Kauffmann, MSF : Si nous voulons respecter notre éthique médicale qui consiste à « ne pas nuire », nous devons aussi nous assurer que nos propres modes de fonctionnement ne participent pas à la crise climatique. C’est pourquoi MSF est engagée depuis plusieurs années à réduire son empreinte environnementale, avec l’objectif d’une baisse de nos émissions d'au moins 50 % par rapport aux niveaux de 2019 d'ici 2030. Nous avons ainsi adopté plusieurs initiatives dans l'ensemble du mouvement MSF : réduire les voyages et le fret aériens non essentiels, mesurer et réduire nos émissions de carbone, adopter des systèmes solaires et des pratiques plus efficaces sur le plan énergétique, comme au Nigéria, éviter et réduire les déchets ou encore numériser les processus.
Alors que peuvent faire concrètement les citoyen·nes au Luxembourg pour soutenir cette initiative commune ?
Faire un don à Greenpeace ou MSF, et le faire maintenant tant qu’il est encore temps !