Le manque de sécurité et de moyens de survie s'est avéré particulièrement dangereux pour les femmes, comme en témoigne le nombre élevé de cas de violence sexuelle observés dans les centres de santé de Kanyaruchinya soutenus par MSF. Goma, RDC. Février, 2024 © MSF/Marion Molinari
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Les femmes en première ligne : Défier les conséquences des conflits pour prendre soin les unes des autres

Le mercredi 6 mars 2024

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Les besoins courants des femmes en matière de santé ne disparaissent pas lorsqu'un conflit éclate ou qu'une guerre se déclare. Au contraire, ils deviennent plus importants, car elles luttent pour trouver de la nourriture adéquate, de l'eau potable ou des infrastructures sanitaires de base. Elles n'ont plus accès à la contraception, aux maternités ou à la protection contre les infections sexuellement transmissibles. Elles sont de plus en plus exposées à la violence sexuelle et à la violence exercée par leur partenaire. 

C'est pourquoi elles ont besoin, en priorité, de soins de santé complets et spécialisés et d'une protection dans le cadre de toute intervention humanitaire.

Au Tchad, en République démocratique du Congo et en Palestine, ainsi que dans de nombreux autres contextes de conflit et de guerre, Médecins Sans Frontières (MSF) peut souvent mettre en place et développer des services de santé pour les femmes que grâce à la contribution des femmes issues des communautés touchées. Elles sont au cœur des activités, partageant leurs compétences, leur expérience, leurs connaissances locales et leur solidarité pour permettre à davantage de femmes d'avoir accès aux soins médicaux et au soutien social, et ainsi d'éviter de souffrir en silence.

Khadija a aménagé un lit et un espace de consultation simples mais bien rangés dans l'abri de brindilles et de branches tressées où elle vit avec ses enfants. © Diana Zeyneb Alhindawi

« Je veux que les mères et les bébés soient en sécurité. »

Khadija Yahia Adam* est une sage-femme expérimentée et l'une des plus de 600’000 réfugié·e·s soudanais·e·s qui tentent de survivre au Tchad. La plupart des femmes réfugiées dans l'est du Tchad préfèrent accoucher à domicile, avec l'aide des sages-femmes de la communauté. Cependant, dans un camp comme celui d'Adré, les sages-femmes ne disposent généralement pas des instruments et des conditions d'hygiène nécessaires, ce qui aggrave les risques pour les mères et leurs bébés. Khadija ne peut pas travailler officiellement au Tchad, mais elle a été formée par MSF en tant que volontaire. Elle dispense des soins prénatals et postnatals essentiels et oriente les femmes vers des soins d'accouchement sûrs au sein de la maternité gérée par MSF.

En tant que sages-femmes, agent·e·s de santé communautaires volontaires, médiatrices culturelles ou dans d'autres rôles, les femmes apportent réconfort et conseil en toute confidentialité, parfois dans l'intimité de leur propre maison. Elles orientent les femmes vers les services appropriés, contribuent aux soins de contraception, aux suivis de grossesse et aux soins postnatals, à la prise en charge en cas de violences sexuelles et d'avortement sécurisés et offrent un soutien en matière de santé mentale.

Elles jouent un rôle essentiel en sensibilisant aux problèmes de santé des femmes, en renforçant l'engagement des communautés et en réduisant la stigmatisation. Elles peuvent également aider les femmes à acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour prendre en charge une partie de leurs propres soins de santé, ce qui leur permet de prendre soin d'elles-mêmes et des autres.

Pour que chaque femme ait le droit de vivre en bonne santé et en sécurité.

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Henriette Mbitse (Maman Henriette) est l'une des nombreuses personnes qui ont fui le conflit armé au Nord-Kivu, en RDC, et qui vivent dans des conditions extrêmement difficiles dans les camps de déplacés autour de Goma. Bénévole en santé communautaire dans son village natal, elle contribue aujourd'hui à améliorer l'accès des survivants à des soins sûrs et confidentiels dans le cadre du programme de prise en charge des violences sexuelles de MSF. © MSF/Marion Molinari

« Je suis une personne déplacée... Je suis également une agente de santé volontaire. »

Parmi les nombreuses personnes déplacées en raison de l'intensification du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo, des volontaires en soins de santé communautaire comme Henriette Mbitse favorisent l'accès des survivantes à des soins sûrs et confidentiels dans le cadre du programme de prise en charge des violences sexuelles MSF à Kanyaruchinya. Maman Henriette, comme on l'appelle affectueusement, était agente de santé bénévole dans son village natal avant de fuir avec sa famille. 

Clara* a fui le territoire de Rutshuru vers Kanyaruchinya, avec ses huit enfants. Elle a été violée alors qu'elle allait ramasser du bois dans la forêt pour le vendre comme bois de chauffage.

« Je suis reconnaissante envers la personne volontaire qui m'a amenée ici, car si elle ne l'avait pas fait, j'aurais pu mourir. »

L'engagement de ces membres de la communauté témoigne de leur propre résilience, alors qu'elles ont fui un conflit et ont été déplacées. Elles ont survécu à des violences, elles ont pleuré la perte d'un ou de plusieurs membres de leur famille. Elles sont cheffes de famille, elles ont des enfants à élever et à protéger et se projettent souvent dans un avenir plein d'incertitudes.

Pour que les femmes qui en ont le plus besoin à travers le monde, puissent avoir accès à des soins de qualité adaptés.

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"Noura Arafat, médiatrice interculturelle de MSF, a vécu toute sa vie à Naplouse, en Cisjordanie (Palestine). Noura aide les femmes de sa communauté à accéder au soutien du programme de santé mentale de MSF pour faire face à la situation et retrouver l'espoir dans la vie ""ce qui me tient vraiment à cœur"". © MSF/Louis Baudoin-Laarman

« Nous avons toutes souffert de l'occupation,des circonstances que nous partageons, et nous ressentons donc toutes la même chose. »

Noura Arafat, médiatrice culturelle MSF, a toujours vécu à Naplouse, en Cisjordanie. Depuis la guerre de Gaza, la situation en territoire occupé, y compris à Naplouse, n'a cessé de s'aggraver, avec des restrictions de circulation plus importantes et une violence accrue de la part des colons et des forces israéliennes. Le deuil est l'un des nombreux défis auxquels les femmes sont confrontées. Noura aide les femmes de sa communauté à accéder au programme de santé mentale MSF pour faire face à la situation et retrouver espoir.

*Nom modifié

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Les besoins courants des femmes en matière de santé deviennent plus importants lorsqu’un conflit éclate. Médecins Sans Frontières ne peut souvent mettre en place et développer des services de santé féminines dans ces contextes que grâce à la contribution des femmes issues des communautés touchées. Elles sont au cœur des activités, partageant leurs compétences, leur expérience, leurs connaissances locales et leur solidarité pour permettre à davantage de femmes d'avoir accès aux soins médicaux et au soutien social, et ainsi d'éviter de souffrir en silence…

Ensemble, mettons en lumière leur dévouement et leur résilience.

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Francine, 24 ans, originaire de Kiwanja dans le territoire de Rutshuru, assiste à une consultation pour son fils de 3 mois, Amini Naël, au centre de santé de Kanyaruchinya soutenu par Médecins sans frontières, au nord de Goma, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, le 2 janvier 2024. ©Philémon Barbier

Merci d’être aux côtés de Khadija, d’Henriette, de Noura et de nos équipes pour continuer à fournir des soins médicaux adaptés à chacune de nos patientes.

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