
Afghanistan
Tremblement de terre en Afghanistan: la réponse de MSF
Dernière mise à jour : 2 septembre 2025
Suite au tremblement de terre dévastateur ayant frappé l'est de l'Afghanistant le 31 août 2025, une équipe de Médecins Sans Frontières (MSF) s'est rendue le 2 septembre dans les provinces de Nangarhar et de Laghman pour mener une évaluation et apporter un soutien d'urgence. A cette date, selon les autorités locales, plus de 1 400 personnes ont perdu la vie et plus de 3 000 ont été blessées.
Selon des sources locales, de nombreuses personnes sont encore sous les décombres, et la destruction des infrastructures a eu un impact majeur sur les conditions de vie et l’accès à l’eau potable, ce qui entraîne un risque accru de maladies transmissibles.
MSF évalue actuellement la meilleure façon de contribuer à la réponse médicale.
En 2024, Médecins Sans Frontières (MSF) a continué de soutenir le système de santé surchargé et sous-équipé en Afghanistan. Nos efforts se sont concentrés sur la santé maternelle et infantile dans huit projets menés dans huit provinces.
Lire la suite dans le Rapport International d'Activités 2024
Nos activités en 2024 —
admissions aux urgences
consultations ambulatoires
personnes hospitalisées
naissances assistées, dont 3 120 césariennes
personnes traitées pour la rougeole
enfants hospitalisés dans des programmes de nutrition thérapeutique
Toute l’année, nos équipes ont observé une augmentation générale du nombre de personnes venant se faire soigner dans nos structures.
Malgré une stabilisation de la situation de sécurité dans le pays et un accès plus sûr aux soins, les hôpitaux et centres de santé publics manquent cruellement de médicaments et de personnel. De plus, les niveaux de pauvreté et de chômage sont élevés, et des politiques sociales de plus en plus restrictives écartent les femmes de la vie publique et professionnelle. Aussi, de nombreuses personnes luttent pour obtenir les traitements dont elles ont besoin. Les hôpitaux provinciaux et régionaux subissent une pression intense.

En 2024, les équipes de MSF ont enregistré des taux d’occupation des lits très élevés. Dans certaines structures, des lits sont partagés par deux, voire trois personnes. Ces trois dernières années, le nombre de personnes soignées par MSF a doublé.
En début d’année, MSF a lancé une intervention d’urgence pour répondre à un pic saisonnier de rougeole anormalement élevé à Balkh, Bamyan, Hérat et Helmand. À Hérat, nous avons agrandi notre unité d’isolement pour admettre davantage de personnes. MSF a aussi appelé le gouvernement à améliorer l’accès à la vaccination, par exemple en réduisant l’âge de la première dose de neuf à six mois.
La situation des femmes a continué à se dégrader en 2024. En août, l’Émirat islamique d’Afghanistan (EIA), aussi connu sous le nom de talibans, a édicté une nouvelle loi de 35 articles détaillant toute une série de restrictions en matière de comportement et de mode de vie, touchant principalement les femmes. Cette loi officialise de nombreuses restrictions imposées depuis 2022 et en introduit de nouvelles, comme l’interdiction faite aux femmes de parler à haute voix en public.
En décembre, l’EIA a encore limité l’accès des femmes à l’éducation en leur interdisant d’étudier dans les instituts médicaux, y compris les écoles de soins infirmiers et de sages-femmes. Les femmes représentent la moitié du personnel médical de MSF en Afghanistan, mais nous rencontrons des difficultés constantes pour recruter des gynécologues dans nos maternités. MSF est déterminée à poursuivre le plaidoyer et à dialoguer avec des responsables de l’EIA pour améliorer l’accès des femmes à l’enseignement médical et à l’éducation en général.
En 2024, le nombre de personnes afghanes de retour du Pakistan, d’Iran, de Turquie et de certains pays européens est resté élevé. Nous avons donc conduit une série d’évaluations des besoins dans certaines régions frontalières.