Urgence nutritionnelle liée au réchauffement climatique : Creuser pour manger
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En ce moment, nous prenons en charge la malnutrition sévère et modérée, mais aussi les pathologies associées qui sont souvent le paludisme, les parasitoses intestinales et les diarrhées.
Il y a des gens qui semblent avoir fait pas mal de route. Aujourd’hui il y a beaucoup de monde. Habituellement, on reste deux jours ici car on ne peut pas voir tout le monde le premier jour. On essaie de prioriser ceux qui ont de la route à faire, qui viennent de loin.
On est arrivés sur une crise alimentaire donc on s’est déployés en urgence. On a choisi cette méthode parce que les centres de santé de la région ne peuvent pas faire face à une crise de cette ampleur. On soupçonne que cette crise va durer et risque d’empirer au cours de l’année. On restera un petit peu plus longtemps que ce que l’on pensait.
Magninavoatse, père de famille : « Nous n’avons pas d’argent pour soigner notre fille. Nous n’avons plus de zébu, plus de chèvre. Tout a été volé par des bandits, même les marmites. Il ne nous reste plus rien, c’est pour ça qu’elle est dans cet état.
Nous ne mangeons rien d’autre que des tubercules. On creuse la terre pour en trouver. Un aliment aussi mauvais ne peut que rendre malade. »
Elle n’a pas d’apport suffisant en oxygène. Elle a un problème cardiaque, on ne sait pas trop ce que c’est et elle aurait aussi besoin d’une transfusion. Elle a une anémie et elle a besoin de sang. Son état nécessite d’être supervisé donc on l’envoie, accompagnée d’un personnel médical avec notre voiture MSF jusqu’à Ambovombe. Là-bas nos équipes du service hospitalier vont pouvoir la prendre en charge.
Étant donné le contexte, la pire sécheresse depuis 30 ans, la déforestation, les tempêtes de sable, etc., assurer la prise en charge médicale de la malnutrition n’est pas suffisant. Il faut accompagner cela avec une distribution alimentaire.
Les gens n’ont plus de nourriture, ils ne peuvent plus récolter, il n’y a pas d’emploi, pas de revenus économiques. Le Covid-19 rend également difficiles les opérations, les mouvements, et l’acheminement des ressources.
Depuis mars 2021, des équipes d’urgence MSF combattent la malnutrition dans 18 zones difficiles d’accès avec des cliniques mobiles, facilitent l’accès à l’eau et ont ouvert un centre de récupération nutritionnelle intensif pour les enfants en état critique au sein de l’hôpital de la ville d’Ambovombe. Environ 5 500 enfants de moins de 10 ans ont été prises en charge par MSF pour une forme modérée ou sévère de malnutrition.
Afin de garantir que les distributions se poursuivent jusqu'en octobre, MSF a commandé 750 tonnes supplémentaires de nourriture. Depuis mars, MSF a distribué 190 m3 d’eau, 2 872 jerrycans et 3 870 barres de savon.