Ambulance MSF avec un patient dans la région de Donetsk
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Sur le front de Dnipropetrovsk, les passagers d'un bus pris au piège de la violence

Le mardi 26 août 2025

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Le matin du 23 août, 18 personnes se rendaient au travail en transports en commun lorsqu'elles ont été la cible de tirs de drones dans la région de Dnipropetrovsk, dans l'est de l'Ukraine

Six blessés ont été transportés à l'hôpital local le plus proche, où une équipe médicale de Médecins Sans Frontières (MSF), en collaboration avec le personnel du ministère de la Santé, leur a prodigué des soins. 

Ce n'est pas la première attaque contre les transports publics à laquelle les équipes MSF sont confrontées. 

En avril 2025, un drone russe avait frappé un bus dans la ville de Marhanets, également dans la région de Dnipropetrovsk, tuant 10 personnes et en blessant plus de 50. 

La matinée du 23 août a commencé avec le bruit des bombardements et la prise de conscience que la journée ne serait pas facile », se souvient Mariia Khvalbota, anesthésiste chez MSF. « Six patients, blessés plus ou moins gravement, nous ont été amenés après l'attaque du bus. Ils étaient terrifiés, les mains tremblantes, tandis qu'ils décrivaient comment le drone les avait « traqués ». Ils m'ont raconté comment ils avaient sauté par les fenêtres et les portes brisées et couru à travers champs pour s'échapper. » 

Mariia poursuit :

« Tous présentaient de multiples hématomes, contusions et écorchures. Nous avons procédé à une intervention chirurgicale primaire. Certains ont nécessité une sédation intraveineuse pendant que nous extrayions des fragments de métal et de verre des tissus mous. 

Un patient était dans un état très grave, avec un traumatisme crânien, une lésion oculaire complexe et une fracture de la mâchoire inférieure. Une autre personne aurait été tuée sur les lieux. Le drone l’a atteint directement, le décapitant et le tuant sur le coup.

 Par la suite, sa femme est venue nous voir à l’hôpital.  Elle était en profonde détresse psychologique, complètement anéantie et ne savait pas quoi faire. Elle voulait comprendre ce qui était arrivé à son mari. Nous lui avons immédiatement prodigué des soins pour l'aider à se calmer. » 

En Ukraine, la ligne de front continue de se déplacer, se rapprochant de la région de Dnipropetrovsk et rendant la vie des populations de plus en plus dangereuse. L'accès aux soins de santé y est extrêmement limité. 

Selon des bénévoles locaux, plus de 200 000 personnes doivent être évacuées des zones de conflit des régions de Donetsk et de Dnipropetrovsk. 

L'organisation humanitaire Proliska signale que dans la région de Dnipropetrovsk, les centres de transit, où les personnes déplacées peuvent séjourner quelques nuits, sont surchargés. 

Chaque jour, des personnes à mobilité réduite, des personnes âgées et des familles avec enfants sont contraintes de fuir, emportant souvent avec elles leurs biens les plus essentiels. 

Toutes ont un besoin urgent d'un soutien durable, notamment social et médical. 

Bus public aux fenêtres et portes brisées

Les équipes médicales de MSF continuent de soutenir les hôpitaux proches de la ligne de front. Depuis début 2025, elles ont pris en charge plus de 7 400 patients aux urgences. Environ 60 % des cas de traumatismes traités étaient liés à la guerre en cours. 

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