© Charlotte Sujobert/MSF - Malnutrition in Bossangoa region
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République centrafricaine : sensibiliser et prévenir pour lutter contre la malnutrition à Bossangoa

Le lundi 1 juillet 2024

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D’après le rapport de Nations unies, 41 % de la population en République centrafricaine (RCA) ne mange pas à sa faim. Sur la période d’octobre 2022 à août 2023, il a été estimé que près de 298 000 enfants âgés de 0 à 59 mois et plus de 140 600 femmes enceintes et allaitantes ont souffert de malnutrition aigüe, selon les chiffres du rapport de l’IPC (Cadre intégré de classification de l'insécurité alimentaire)[1] concernant la malnutrition aigüe. En République centrafricaine, la région de Bossangoa est l’une des régions particulièrement touchées par la malnutrition.

 Les conséquences d’une malnutrition chronique chez les jeunes enfants affectent, souvent de manière irréversible, leur métabolisme et leur système immunitaire, ce qui entraine un retard de croissance et une vulnérabilité plus grande face aux maladies."

explique Emma Augustine Zoba, coordinatrice adjointe médicale de MSF en RCA

La première forme de malnutrition, la malnutrition aigüe, s'installe rapidement et si elle n'est pas prise en charge immédiatement, elle peut entraîner la mort. Pour répondre à ce défi majeur à Bossangoa, Médecins Sans Frontières (MSF), présente en soutien au ministère de la Santé de la Population, a mis en place un programme de prévention contre la malnutrition dans l’hôpital régional. Les équipes de promotion de la santé travaillent à sensibiliser les patients et les accompagnants, informent sur les risques de malnutrition et comment la prévenir et en réduire ses symptômes grâce aux bonnes pratiques alimentaires.

La prévention comme facteur clé 

La sensibilisation est clé pour lutter contre la malnutrition. En réponse au nombre élevé de cas de malnutrition à Bossangoa, MSF organise des ateliers culinaires deux fois par semaine, à l’hôpital. Tous les patients et accompagnants sont invités à participer et aider à la préparation du repas qui sera partagé entre participants.

La meilleure façon de sensibiliser c’est d’impliquer les personnes ! Ce jour [de l’atelier], une dizaine de personnes étaient présentes, dont une grande majorité de mamans avec leurs bébés. On y aborde les essentiels, tels que la conservation des aliments, comment garder les valeurs nutritives des produits avant, pendant et après cuisson, comment utiliser les récoltes. On forme aussi les mamans à repérer les premiers signes de malnutrition chez l’enfant et l’importance de l’alimentation pendant ses trois premières années."

raconte Angela Senendo, l’assistante nutritionnelle qui anime l’atelier culinaire

 

[1] https://reliefweb.int/report/central-african-republic/republique-centrafricaine-analyse-de-la-malnutrition-aigue-de-lipc-octobre-2022-aout-2023-publie-le-25-janvier-2023

© Charlotte Sujobert/MSF -  Malnutrition in Bossangoa region
© Charlotte Sujobert/MSF - Malnutrition in Bossangoa region

Garantir le suivi des soins

L’accès aux soins restent un défi quotidien pour les populations plus éloignées des hôpitaux. Les raisons pour lesquelles un patient est freiné de se rendre à l’hôpital sont les coûts de transport, l’état des routes et l’insécurité. Même si un patient arrive à l’hôpital une première fois, dans la plupart des cas le patient ou sa famille ne pourront pas y revenir.

Pour garantir l’accès aux soins pour les patients, MSF prend en charge les frais de transports du patient, ainsi que la distribution des repas aux familles accompagnantes. Les cuisinières de l’hôpital préparent trois repas par jour. En effet, sans ce dispositif, une hospitalisation prolongée d’un patient mettrait la famille en difficulté. Cette prise en carge financière permet aux patients de recevoir tous les soins dont ils ont besoin, peu importe la durée du traitement ou de guérison."

souligne Dr. Mahamadou Coulibaly, médecin MSF á l’hôpital régional de Bossangoa

 

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Depuis leur implantation, l’hôpital témoigne de la baisse drastique du nombre de patients qui arrêtent leur traitement. Le non suivi du parcours de soin par le patient est récurrent bien qu’il n’émane pas de son choix mais plutôt du contexte extérieur et économique.”

continue Dr. Coulibaly

Pour chaque session de sensibilisation, les relais font aussi un dépistage systématique des enfants malnutris de 6 mois à 4 ans. Toutes celles et ceux qui sont malnutris sont référés pour une prise en charge médicale en ambulatoire ou à l’hôpital selon le degré de malnutrition que présente l’enfant. L’accès aux soins à temps permet ainsi de réduire les complications associées à la malnutrition. Dans ce contexte où l’accès aux soins est un défi pour les communautés touchées par la malnutrition, pouvoir prendre en charge les besoins exprimés par les familles fait la différence.

© Charlotte Sujobert/MSF - Malnutrition in Bossangoa region
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