Palestine, Khan Younis, sud de Gaza, 23 avril 2024. Photographie prise à l'intérieur de l'hôpital Nasser, après que ce dernier a été assiégé par les forces israéliennes.© Ben Milpas/MSF
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Pénurie critique de fournitures médicales dans les structures soutenues par MSF dans la bande de Gaza

Le vendredi 21 juin 2024

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Guillemette Thomas, coordinatrice médicale de MSF en Palestine. ©  MSF

Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) à Gaza sont confrontées à des pénuries critiques de médicaments et d'équipements essentiels, car nous n'avons pas pu acheminer de fournitures médicales à Gaza depuis la fin du mois d'avril. La fermeture du point de passage de Rafah, suite à l'offensive israélienne dans le sud de Gaza au début du mois de mai, associée à la paperasserie interminable imposée par les autorités israéliennes, a considérablement congestionné le flux d'aide humanitaire par le point d'entrée de Kerem Shalom.

Cela a entraîné des files d'attente massives de camions et des retards dangereux dans l'acheminement de l'aide humanitaire à travers la bande de Gaza. En outre, même lorsque l'aide peut enfin entrer dans la bande de Gaza, l'insécurité ne permet souvent pas aux organisations humanitaires de l'acheminer là où elle est désespérément nécessaire.

Bien que les besoins médicaux augmentent considérablement dans la bande de Gaza, sans un réapprovisionnement significatif en fournitures médicales dans les prochains jours, MSF pourrait devoir arrêter ou réduire considérablement certaines de ses activités médicales dans la bande de Gaza.

Nos fournitures médicales sont très réduites en raison du flux limité d'aide autorisé par les autorités israéliennes à entrer dans la bande de Gaza. Si nous ne parvenons pas à faire entrer des fournitures médicales à Gaza très rapidement, nous devrons peut-être cesser nos activités médicales. C'est une réalité impensable étant donné les besoins médicaux désespérés de milliers de personnes à Gaza.

Nous avons des patients souffrant de brûlures graves, de fractures ouvertes, et nous n'avons même pas assez d'analgésiques pour soulager leurs souffrances. Dans les hôpitaux Nasser et Al Aqsa, nos équipes ont dû réduire la fréquence des changements de pansements pour les patients souffrant de brûlures graves en raison du manque de compresses stériles, ce qui pourrait entraîner l'infection d'un plus grand nombre de plaies.

Avec 75 % des habitants de Gaza déplacés et contraints de vivre dans des conditions épouvantables, les équipes de MSF ont constaté une augmentation du nombre de patients atteints de maladies de la peau, comme la gale, au cours du mois dernier, alors que nos stocks de médicaments pour les traiter s'amenuisent dangereusement. À Khan Younis, nous n'avons pas été en mesure d'offrir des consultations de médecine générale pendant plusieurs jours dans notre centre de santé Al Attar récemment ouvert, en raison du manque de fournitures et de médicaments pour mener à bien les activités.

Pendant ce temps, six camions, remplis de 37 tonnes de fournitures, dont la grande majorité sont des produits médicaux essentiels, attendent depuis le 14 juin du côté égyptien du point de passage de Kerem Shalom, sans pouvoir entrer dans la bande de Gaza où ils sont nécessaires pour sauver des vies. Au lieu de cela, ils sont alignés, bloqués, avec environ 1 200 autres camions qui attendent d'entrer dans la bande de Gaza. 

C'est incompréhensible et inacceptable ; c'est comme si on demandait à un pompier de regarder une maison remplie de gens brûler et qu'on l'empêchait d'éteindre l'incendie. »

Les autorités israéliennes doivent ouvrir d'urgence d'autres points de passage pour décongestionner Kerem Shalom et accélérer massivement l'acheminement de l'aide vers Gaza au quotidien. 

Nous appelons également toutes les parties à garantir des itinéraires sûrs pour acheminer l'aide humanitaire à l'intérieur de la bande de Gaza. C'est le seul moyen d'éviter d'autres morts évitables. »

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