MSF informe le Conseil de sécurité de l'ONU sur le Soudan : Une « guerre contre les populations » catastrophique
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Christopher Lockyear, secrétaire général de Médecins Sans Frontières (MSF), a informé aujourd'hui le Conseil de sécurité des Nations unies de la catastrophe humanitaire causée par la guerre au Soudan, appelant à la fin des violences contre les civils et à un nouvel engagement pour fournir une aide vitale.
La guerre au Soudan est avant tout une « guerre contre les populations », a déclaré M. Lockyear. Les Forces armées soudanaises ont à plusieurs reprises bombardé sans discernement des zones densément peuplées. Les Forces de soutien rapide et les milices alliées ont mené une campagne de brutalité marquée par des violences sexuelles systématiques, des enlèvements, des massacres, le pillage de l'aide humanitaire et l'occupation d'installations médicales. les parties belligérantes ont assiégé des villes, détruit des infrastructures civiles essentielles et bloqué l'acheminement de l'aide humanitaire.
MSF fournit des soins médicaux dans 11 États du Soudan, des deux côtés du conflit, conformément aux principes humanitaires. Les équipes de MSF au Soudan ont alerté sur des niveaux alarmants de malnutrition dans de nombreuses régions, tandis que les maladies infectieuses et évitables par la vaccination sont en augmentation. L'arrivée imminente de la saison des pluies souligne l'urgence d'assurer l'approvisionnement en nourriture et en fournitures médicales aux populations des zones en guerre.
Le message de MSF au Conseil est clair : la guerre au Soudan ne peut plus continuer à être menée avec un mépris aussi flagrant pour les vies civiles.
Après près de deux ans, la réponse internationale est restée bien trop limitée en raison des obstructions des parties en conflit, du manque de responsabilité, de ressources et de leadership.
« Pendant que des déclarations sont faites dans cette salle, les civils restent invisibles, non protégés, bombardés, assiégés, violés, déplacés, privés de nourriture, de soins médicaux, de dignité », a affirmé M. Lockyear.
La réponse humanitaire vacille, paralysée par la bureaucratie, l'insécurité, l'hésitation et ce qui menace de devenir le plus grand désengagement de l’histoire de l’aide humanitaire. »
M. Lockyear a appelé à un nouvel engagement pour protéger les civils et répondre aux besoins humanitaires.
« La crise au Soudan exige un changement fondamental, loin des approches inefficaces du passé", a-t-il déclaré. « Des millions de vies en dépendent. »