Hôpital indonésien de Rafah, Gaza. 27 décembre, 2023© MSF
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À l'intérieur de Gaza- Journal de bord d’un humanitaire # 1

Le vendredi 5 janvier 2024

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À travers une série d'enregistrements audio, Jacob Burns, coordinateur de projet pour MSF, partage ce qu'il a vu et vécu au cœur du conflit pendant ses premiers jours sur le terrain. Ce enregistrement a été réalisé les 22 décembre 2023.

J’avais déjà travaillé à Gaza avant et je savais que ça allait être évidemment différent cette fois-ci. 

Mais je dois dire que ça a été un énorme choc de traverser Rafah et de se retrouver aussitôt encerclé par des gens qui regardaient dans les voitures pour voir si on  avait de la nourriture ou de l'eau.

Voir les rues de Rafah tellement pleines de gens construisant des abris. Ces camps sur des terrains vagues avec des abris de fortune faits de bâches en plastique. Juste une écrasante sensation de voir à quel point les choses sont devenues désespérées après deux mois et demi de guerre.

L'un des gros problèmes ici à Gaza, c’est que tellement de gens ont été blessés [...] que les hôpitaux sont chaotiques. L'hôpital [Nasser] n'est plus vraiment un hôpital, je dirais que c'est plus un camp.

C’est rempli de gens qui s’affairent, qui essaient de dormir, de trouver un coin pour s'installer, de trouver quelque chose à manger ou à boire. Lorsque les gens arrivent, [le personnel] est littéralement obligé de s’agenouiller dans le sang sur le sol pour essayer de sauver la vie d’une personne, voire en intubant à même le sol. C’est vraiment, vraiment extrême.

Beaucoup de gens m’ont parlé de la perte de proches, et parfois la liste est incroyablement longue des proches qu'ils ont perdus lors des frappes aériennes israéliennes. Je pense que le sentiment, pour beaucoup de gens à qui j'ai parlé, est que Gaza a disparu en fait, il ne reste plus rien. C’est difficile pour eux d'envisager une vie ici à nouveau. C'est très, très triste."

 

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