Des personnes collectent de l'eau à côté d'un bâtiment menaçant de s'effondrer à Beit Lahia, au nord de Gaza. Février, 2025 © Nour Alsaqqa/MSF
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Les autorités israéliennes doivent cesser la punition collective des Palestiniens et l’utilisation de l’aide comme outil de guerre

Le mercredi 12 mars 2025

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Médecins Sans Frontières (MSF) condamne fermement le siège imposé par Israël à la bande de Gaza, en Palestine, qui prive la population de services essentiels et de fournitures cruciales, notamment l’accès à l’eau en raison de la coupure de l’électricité le 9 mars. Les autorités israéliennes ont instrumentalisé les besoins humanitaires en les utilisant comme levier de négociation, en coupant par exemple l’approvisionnement en électricité de Gaza et en empêchant l’entrée de toute aide. Cette politique, qui constitue une punition collective, doit être immédiatement arrêtée. 

MSF appelle les autorités israéliennes à respecter le droit humanitaire international, à assumer leurs responsabilités en tant que puissance occupante et à mettre fin à ce blocus inhumain de la bande de Gaza.

Les alliés d’Israël ont sciemment ignoré cette grave violation du droit humanitaire international et ont contribué à la normalisation de cette conduite. MSF exhorte également les alliés d’Israël, y compris les États-Unis, à ne pas cautionner ces actions et à agir de manière décisive pour éviter que Gaza ne sombre davantage dans la dévastation.

« Les autorités israéliennes normalisent une fois de plus l’utilisation de l’aide humanitaire comme outil de négociation. C’est révoltant. L’aide humanitaire ne devrait jamais être utilisée comme monnaie d’échange en temps de guerre », déclare Myriam Laaroussi, coordinatrice d’urgence de MSF. 

Le blocus total des fournitures affecte inévitablement des centaines de milliers de personnes et entraîne des conséquences mortelles. »

Au moment où le cessez-le-feu devrait permettre une intensification de la réponse humanitaire, les autorités israéliennes ont complètement bloqué l’entrée de toute aide. Les dernières fournitures que nos équipes ont pu acheminer à Gaza étaient trois camions de matériel médical le 27 février. MSF dispose de plusieurs camions qui étaient prévus pour entrer dans la bande de Gaza avant l’imposition du blocus.

Les équipes de MSF tentent d’intensifier leur réponse à Gaza, en particulier dans le nord, où la population est privée de ses besoins fondamentaux depuis des mois.

« Gaza est désormais privée de toute entrée de carburant », explique Laaroussi. « Nos moyens sont limités, et sans chaîne d’approvisionnement, il devient encore plus difficile d’apporter une assistance aux habitants de Gaza une fois nos stocks épuisés

Un cessez-le-feu sans renforcement de l’aide humanitaire est une contradiction. »

Par ailleurs, la suspension par le gouvernement israélien de l’approvisionnement en électricité de Gaza a déjà contraint la principale usine de dessalement de l’eau à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, à fonctionner uniquement grâce au carburant. La production de l’usine est ainsi passée de 17 millions à 2,5 millions de litres par jour. Cette coupure d’électricité aura donc un impact sévère et progressif sur l’approvisionnement public en eau.

Le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre 2023 a laissé des centaines de milliers de personnes à Gaza sans électricité, nourriture ni carburant, provoquant une catastrophe humanitaire. Après 15 mois de bombardements, de déplacements massifs et de flambées de maladies, les efforts humanitaires restent entravés par les exigences israéliennes de pré-approbation des aides ou leur refus sous prétexte d’« usage dual ».

« Comme toutes les organisations humanitaires, MSF est contrainte de s’adapter aux conditions imposées par les autorités israéliennes dans un système conçu pour maintenir le blocus de Gaza », déclare Laaroussi.

« Bien que davantage de camions aient pu entrer pendant le cessez-le-feu, le système d’entrée des marchandises mis en place par Israël empêche systématiquement l’acheminement de l’aide humanitaire, rendant impossible toute véritable intensification de l’aide, même avant ce blocus. »

Ce système, opaque et arbitraire, entrave et restreint systématiquement l’entrée de fournitures vitales, notamment les scalpels, ciseaux, concentrateurs d’oxygène, unités de dessalement et générateurs. Même lorsqu’une autorisation est accordée, le processus est long et constitue un obstacle bureaucratique complexe.

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