« Je me demande de quelle manière mes enfants et moi allons mourir »
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Hayder, chauffeur pour Médecins Sans Frontières (MSF), est bloqué avec plusieurs membres de sa famille dans le district de Beit Lahya, dans le nord de Gaza. Depuis le début du mois d’octobre, cette zone est la cible de lourds bombardements de l’armée israélienne, dans l’une des offensives les plus violentes et destructrices depuis le début du conflit.
"Je suis actuellement à Beit Lahya, dans les blocs autour de l’hôpital Kamal Adwan, où je me suis réfugié avec 10 membres de ma famille, dont mes fils et mes petits-enfants. On est là depuis le 5 novembre. Avant ça, nous étions réfugiés à l’hôpital Al-Yemen Al-Saeed, mais l’armée israélienne nous a ordonné d’évacuer. C’est comme ça qu’on est arrivés ici.
Ma femme souffre de polyarthrite rhumatoïde, elle est incapable de se déplacer. Elle a besoin d'une opération pour les articulations de ses jambes et de ses mains. Avant la guerre, nous avions obtenu une autorisation pour qu'elle puisse se faire soigner en Égypte ou en Cisjordanie. Aujourd'hui, elle souffre énormément et nous n'avons aucune solution. Je n'ai même pas de fauteuil roulant pour l'aider à se déplacer.
Nous avons essayé de fuir Beit Lahya, mais ma femme avait beaucoup de mal à marcher, ce qui rendait la situation extrêmement difficile. En chemin, nous avons croisé des personnes qui faisaient demi-tour et retournaient à Beit Lahya. Elles nous ont dit que les soldats israéliens au point de contrôle bloquaient le passage. Nous avons alors décidé de rebrousser chemin.
Les bombardements sont incessants. On entend des explosions et des frappes aériennes jour et nuit. Parfois il y en a moins, parfois il y en a plus. Il n’y a aucun endroit sûr.
J’essaie de rester fort devant ma famille et mes enfants, mais au fond de moi, je suis terrifié. La peur est là, elle est bien réelle. Je m’attends à mourir à tout moment.
Je me demande sans cesse comment mes enfants et moi allons mourir. Je n’ai pas la réponse."