Soignant de dos dans un hôpital après le séisme à Haïti
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À Gaza, l'hôpital Nasser bombardé à deux reprises par l'armée israélienne

Le mercredi 27 août 2025

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Témoignage de Ramiro García, référent médical de projet pour Médecins Sans Frontières à l'hôpital Nasser de Khan Younis, Gaza. 

 

Nous sommes une vingtaine de membres du personnel de Médecins Sans Frontières (MSF) à travailler dans le bâtiment de l'hôpital Nasser, où se trouvent les services de pédiatrie et de maternité. Entendre des explosions tous les jours pendant notre travail est devenu normal pour nous.

Mais soudainement, le matin du 25 août, j'ai entendu une explosion beaucoup plus forte que d'habitude. 

J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'un missile tombé près de l'hôpital. De nombreuses personnes se sont précipitées aux fenêtres. J'ai essayé de regarder dehors et j'ai vu un important nuage de fumée s'échapper du bâtiment principal.

À ce moment-là, il semblait que l’explosion avait touché l'intérieur de l'hôpital, mais je n'arrivais pas à en croire mes yeux. On m'a dit que c'était bien l'intérieur qui avait été touché, et même là, je ne pouvais toujours pas y croire. J'ai dû demander à une deuxième personne, qui a confirmé que c'était bien le bâtiment juste à côté. 

J'ai dit : « Ils ont bombardé l'hôpital ! » J'ai immédiatement couru vers un endroit sûr.

De nombreuses personnes commençaient à se rassembler devant l'hôpital. Soudain, j'ai vu une autre frappe sur la façade et encore de la fumée. Je me suis dit : « Quel massacre de la part de l'armée israélienne ! » Après le deuxième impact, on pouvait voir beaucoup de gens courir et crier, nerveux. C'était un moment très chaotique et tendu.

Ce fut un choc terrible pour moi : au premier impact, j’ai compris qu’ils avaient bombardé le bâtiment principal de l’hôpital, et au second, j’ai imaginé le nombre de morts et de blessés qu’il pourrait y avoir.

Nous avons quitté l’hôpital avec le sentiment que personne n’était en sécurité. Que l’on soit patient ou soignant, bombarder un hôpital peut se faire dans l’impunité totale.

C’était très dur. Je savais que l’hôpital avait été bombardé à plusieurs reprises par le passé, mais c’est une chose de le lire dans des reportages, et une autre de le voir en direct et de penser au nombre de victimes et de blessés causé par ces deux bombardements.

On se rend compte de l’absurdité de ce qui se passe ici à Gaza. Rien n’est respecté. 

C’est très difficile pour moi de travailler en sachant qu’à tout moment, ils peuvent bombarder l’hôpital sans qu’il ne se passe rien. Rien ne changera. C’est quelque chose qu’ils peuvent faire sans aucune conséquence.

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