Épidémie de choléra : « Nous travaillons contre la montre pour traiter les patients et prévenir les nouveaux cas »
En 1 clic, aidez-nous à diffuser cette information :
Roland Couprie, ingénieur et résident luxembourgeois, est en mission à Ndola, dans la province de Copperbelt, en tant que WASH Team Leader avec MSF pour répondre à l’épidémie de choléra, la plus importante jamais enregistrée dans le pays. Voici son récit :
« L'épidémie de choléra en Zambie a débuté en octobre 2023 suite à la détection de cas à Lusaka. Depuis, l'épidémie s'est étendue à neuf des dix provinces, avec une augmentation marquée de la transmission observée entre mi-décembre 2023 et janvier 2024.
Au 19 janvier 2024, un total de 11 304 cas et 448 décès ont été signalés dans 47 districts de neuf provinces, et sur le total des décès signalés, 199 l'ont été dans des établissements de santé, tandis que 249 l'ont été dans des communautés.
Je suis arrivé à Lusaka en Zambie le 27 janvier et j’ai rejoint, en tant que WTL (WASH Team Leader) la première équipe d’exploration de la mission composée d’une coordinatrice d’urgence, une médecin, une HP (Health Promotion) et d’un coordinateur logistique.
Nous avons passé quelques jours à Lusaka à étudier les besoins autour de la ville mais ces derniers étaient en diminution et la plus grosse vague de choléra était passée. Nous sommes donc partis explorer dans le nord du pays, près de la frontière de la République démocratique du Congo, où le nombre de cas augmentait.
Suite à ces recherches nous nous sommes finalement installés à Ndola dans la province de Copperbelt où l’épidémie commençait à se propager fortement.
En quelques jours nous avons mis en place un Centre de traitement du choléra pour 45 patients, aux niveaux médical, logistique, promotion de la santé et bien sûr en eau et assainissement, qui est l’un des domaines d’activité clés dans ces circonstances. En effet il faut chlorer l’eau mais également les équipements, tous les récipients contaminés, les pieds des personnes sortantes et même les corps des personnes décédées.
Par ailleurs, par crainte de contaminer la station d’épuration, nous avons également construit un système de prétraitement des déjections cholériques à base de chaux avant de les réinjecter dans le réseau d’eaux usées.
Conditions de travail particulièrement difficiles, avec beaucoup de pression car nous travaillons contre la montre pour à la fois traiter les patients mais également prévenir les nouveaux cas en faisant de la promotion à la santé dans le milieu communautaire et en augmentant l’accès à l’eau potable (réhabilitation de pompes à mains, de forage, traitement de l’eau).