Les activités liées à l'eau, à l'hygiène et à l'assainissement sont menées par MSF par le biais de la chloration et de la réhabilitation des points d'eau, ainsi que de la distribution de kits d'eau et de produits d'hygiène au niveau des ménages dans les zones les plus touchées. Février, 2024 © Carla Melki/MSF
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MSF participe à la lutte contre une épidémie de choléra dans un contexte de flambée régionale

Le mardi 27 février 2024

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À la suite de la résurgence de cas de choléra depuis mi-décembre dans la capitale et plusieurs provinces de Zambie, Médecins Sans Frontières (MSF) participe aux côtés du ministère de la Santé à la réponse d’urgence pour soutenir la prise en charge des patients et la lutte contre la propagation de l’épidémie à Lusaka et Ndola, les deux plus grandes villes du pays.

Face à une augmentation drastique des cas en janvier 2024, MSF a déployé des équipes d’urgence pour appuyer le ministère de la Santé zambien dans sa lutte d’envergure contre l’épidémie de choléra, la plus importante jamais enregistrée dans le pays. Apparue en octobre 2023 dans la capitale, Lusaka, dans un contexte de flambée de cette maladie diarrhéique en Afrique australe, l'épidémie s’est désormais propagée à toutes les provinces du pays. 

MSF participe à la lutte contre une épidémie de choléra dans le cadre d'une épidémie régionale dans le district de Dnola en février, 2024 © Carla Melki/MSF

Le choléra est une maladie dont l’on ne devrait plus mourir aujourd’hui. Pourtant, alors qu’il était en voie d’élimination, il connait ces dernières années une résurgence dans le monde. A l’heure où les épidémies de choléra se multiplient en Afrique australe, il est crucial d’agir vite pour soigner les malades mais aussi faire en sorte qu’elles ne fassent plus de victimes en parallèle », explique Carla Melki, coordinatrice d’urgence pour MSF en Zambie. 

Le traitement, principalement par la réhydratation du patient, est simple et efficace, mais l’on peut mourir du choléra en quelques heures en l’absence de soins. Aussi, le choléra étant lié à l’absorption d’eau ou d’aliments contaminés, l’accès à une eau propre et potable est indispensable pour endiguer sa propagation. 

Les activités de sensibilisation, de prévention et de surveillance active des cas par l’intermédiaire d’un réseau de relais communautaires et de comités de quartier sont tout aussi essentielles que la prise en charge médicale », continue Carla Melki.

Jusqu’à présent, la Zambie a enregistré un total de plus 19 000 cas et près de 700 décès. Une évolution inquiétante qui exige une redirection dynamique des ressources de santé du pays pour renforcer les structures médicales au plus tôt de la flambée épidémique. 

MSF participe à la lutte contre une épidémie de choléra dans le cadre d'une épidémie régionale dans le district de Dnola en février, 2024 © Carla Melki/MSF

Dans ce contexte, MSF collabore avec les autorités sanitaires zambiennes pour apporter aux services de santé un soutien technique dans la prise en charge médicale, logistique et épidémiologique dans les deux centres urbains les plus particulièrement touchés par l’épidémie : la capitale Lusaka et la ville de Ndola dans la région du Copperbelt, au nord du pays, à la frontière avec la République Démocratique du Congo. 

61 membres des équipes de MSF se trouvent actuellement dans le pays aux côtés de 340 volontaires affiliés au ministère de la Santé pour répondre à cette urgence. 

A Lusaka, nos équipes soutiennent le personnel de santé dans des centres de traitement du choléra (CTC) situés dans les sous-districts de Kanyama et Chawama où près de 200 sites médicalisés permettent aux personnes affectées de se voir proposer des sels de réhydratation orale (SRO) et les premiers soins le temps d’être référées vers une structure plus équipée si les symptômes persistent. 

Les équipes de MSF ont renforcé le système déjà existant d'orientation des patients vers le CTC en fournissant deux véhicules dans le sous-district de Kanyama et deux à Chawama. Autour de la capitale, la mise en place d’un dispositif de 14 structures intermédiaires de soins décentralisées, appelés « Points de Réhydratation Orale (ORP) », a permis de désengorger les hôpitaux en y référant uniquement les patients présentant les symptômes les plus lourds, quand les cas plus légers étaient pris en charge au sein des ORP. 

En complément, des équipes de spécialistes en assainissement des eaux supervisent quotidiennement un réseau de 178 points d'eau chlorée autour de Lusaka, et distribuent des kits contenant du savon, du chlore et des jerrycans aux foyers où de nouveaux cas de choléra sont constatés, afin de fournir aux populations de l'eau propre et potable. 

Enfin, des activités de sensibilisation à l'hygiène sont menées dans ces mêmes zones autour de la capitale, fort d’un réseau de plusieurs centaines de volontaires dont le rôle consiste à impliquer les familles en leur permettant de s’approprier la mise en œuvre des mesures de prévention. La promotion de la santé permet ainsi de limiter la propagation de la maladie à travers les conseils donnés aux familles sur la façon de s’en prémunir au mieux.

MSF participe à la lutte contre une épidémie de choléra dans le cadre d'une épidémie régionale dans le district de Dnola en février, 2024 © Carla Melki/MSF

Dans la province du Copperbelt, MSF a soutenu l’ouverture d’un nouveau CTC de 46 lits dans la ville de Ndola, permettant une meilleure prise en charge des patients. Sa capacité peut évoluer en fonction des différentes progressions de l’épidémie. Nous appuyons aussi les équipes du ministère dans cinq autres structures de santé pour une prise en charge de première ligne, ainsi que le système de référencement vers une prise en charge hospitalière.

Les épidémies de choléra exigent une réponse localisée et rapide de prise en charge médicale, à laquelle doit être associée un accès à une eau potable et une approche communautaire pour l’identification précoce des cas. 

Dans la zone de santé de Massala qui présente plus de 50% des cas de choléra du district de Ndola, nous travaillons simultanément sur plusieurs fronts : soutien à la mise en place d’une unité d’isolation et de traitement des patients, triage spécifique au niveau du centre de santé et collaboration avec les services de surveillance épidémiologique et les acteurs communautaires. Cela permet à nos équipes de détecter les “clusters” de cas. En fonction de ce travail de géolocalisation des cas sont menées des activités liées à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement via la chloration et la réhabilitation de points d’eau, ainsi que la distribution de kits d’eau et hygiène au niveau des ménages dans les zones les plus touchées.

Nos équipes médicales contribuent également à l'élaboration du protocole national, à paraître, de lutte contre l'épidémie de choléra.

Une campagne de vaccination, autre méthode efficace et cruciale dans la lutte contre le choléra, a pu être menée par les autorités sanitaires récemment dans certaines localités du pays, notamment dans la capitale. Cependant, le contexte actuel de pénurie mondiale des vaccins oraux contre le choléra est pour MSF un véritable sujet d’inquiétude pour le futur épidémique de la région au moment où le choléra touche les populations d’Afrique australe en multiples endroits, y compris des zones jusqu’alors relativement épargnées telles que la province du Copperbelt en Zambie. 

De l’autre côté de la frontière, en République Démocratique du Congo (RDC), d’autres équipes de MSF ont également commencé une intervention contre l’épidémie de choléra qui sévit dans la région de Lubumbashi depuis début février.

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