«En fuyant, nous avons vu des gens attaqués dans la rue, il y avait du sang et des restes de corps»

Deux travailleurs MSF racontent les conditions terribles et les attaques incessantes dans le camp de réfugiés de Jabalia et leur fuite du nord de Gaza.

Après un mois de siège et d'attaques systématiques, des personnes déplacées, dont 10 membres du personnel de MSF et leurs familles, ont fui le camp de Jabalia vers la ville de Gaza. Certains de nos collègues ont été blessés et l'un d'entre eux a été tué le 10 octobre. Deux de nos employés n'ont toujours pas réussi à s'échapper.

Depuis des semaines, le gouvernorat de Gaza Nord subit une violence et un blocus incessants de la part des forces israéliennes. La zone abritait 175 000 personnes avant l'invasion terrestre, mais elle est aujourd'hui vidée de toute vie palestinienne. Les habitants n'ont d'autre choix que de fuir au péril de leur vie.

« Dans la ville de Gaza, les rues sont pleines de personnes déplacées. Beaucoup viennent à la clinique pour soigner leurs brûlures et leurs blessures avec des pansements et de la physiothérapie. Le nombre de cas dans notre clinique a plus que doublé au cours des dernières semaines. Les besoins médicaux sont énormes », déclare Mohammad Wadi, employé de MSF.

Les trois hôpitaux restants dans le gouvernorat de Gaza Nord ont été pris pour cible et leur personnel a été arrêté par les forces israéliennes. Entre le 1er et le 21 octobre, Israël n'a facilité que 6% des mouvements d'aide coordonnés entre le sud et le nord de la bande de Gaza, selon l’OCHA (Office for the Coordination of Humanitarian Affairs), ce qui rend impossible la fourniture d'une aide humanitaire.

Les habitants du gouvernorat de Gaza Nord sont confrontés à des conditions inhumaines, sans accès à la nourriture, à l'eau ou aux soins médicaux. Nous appelons Israël à cesser immédiatement les déplacements forcés et à faciliter l'aide humanitaire dans le nord de Gaza, ainsi qu'à mettre fin aux massacres aveugles dans toute la bande de Gaza.