Activité d'alimentation thérapeutique réalisée par l'équipe de proximité. L'équipe de promotion de la santé reçoit en moyenne 115 patients par jour. Elle suit un certain nombre d'enfants dans le temps ainsi que l'évolution de leur état de santé.

Nigéria

Au Nigéria, Médecins Sans Frontières (MSF) s’emploie à répondre aux nombreux défis sanitaires, notamment les taux critiques de malnutrition et les épidémies, causés par la violence persistante, les catastrophes naturelles et le manque de soins.

Lire la suite dans le Rapport International d'Activités 2024

Nos activités en 2024 —

+M

consultations ambulatoires

K

vaccinations de routine

K

personnes traitées pour le paludisme

K

enfants admis dans des programmes nutritionnels en ambulatoire

K

personnes hospitalisées

K

enfants hospitalisés dans des programmes nutritionnels thérapeutiques

K

naissances assistées

K

personnes traitées pour la rougeole

K

consultations individuelles en santé mentale

De nombreuses structures de santé fonctionnent au ralenti ou ont fermé faute de personnel et de médicaments. Celles qui sont encore ouvertes sont souvent inabordables pour les personnes confrontées à l’inflation galopante et la pauvreté généralisée. 

Pendant l’année, MSF a aidé les personnes fuyant les violences. Nous avons aussi répondu aux épidémies de maladies évitables comme le choléra, la fièvre de Lassa et la rougeole, devenues récurrentes à cause d’une couverture vaccinale extrêmement faible. Le Nigéria subit déjà les effets de la crise climatique et a encore été touché en 2024 par de graves inondations qui ont détruit habitations et cultures, et exacerbé ces problèmes sanitaires.

Nigeria IAR map 2024 ©MSF

Malnutrition 

En 2024, nous avons encore observé une hausse considérable des admissions pour malnutrition dans nos centres par rapport à 2023. Nous avons augmenté nos capacités pour répondre aux besoins croissants, mais l’afflux était tel que nous avons parfois dû installer des lits de fortune pour accueillir jusqu’à 100 personnes par jour. 

Nous avons aussi mené plusieurs enquêtes pour évaluer la malnutrition. À Zamfara, un quart des enfants examinés dans deux localités souffraient de malnutrition. Dans l’État de Katsina, nous avons mis en évidence une crise nutritionnelle majeure : le niveau de malnutrition a doublé dans certaines zones par rapport à 2023. Dans l’État de Kebbi, le taux de malnutrition a doublé en deux ans. 

Nos équipes ont fait ces constats dans nos 11 programmes de nutrition thérapeutique et nos 31 centres de soins ambulatoires au nord du pays. Dans ces structures, nous avons aussi organisé des sessions d’éducation en santé nutritionnelle et proposé un soutien en santé mentale aux enfants et à leurs parents. 

L’engagement communautaire a été un axe essentiel de notre travail. Dans l’État de Kebbi, outre la gestion d’un centre de nutrition intensive, nous avons organisé des démonstrations de cuisine pour encourager la diversité nutritionnelle et diffuser la recette du « Tom Brown », qui consiste à préparer une bouillie à base d’un mélange de céréales et de légumineuses. Dans l’État de Bauchi, nous avons formé du personnel soignant communautaire au dépistage précoce et au traitement de la malnutrition. 

Santé des femmes et violence sexuelle 

Nous avons ouvert un hôpital de référence spécialisé dans les soins maternels et obstétricaux d’urgence dans l’État de Borno. Cet hôpital dispense des soins aux femmes souffrant de complications potentiellement mortelles, comme l’éclampsie ou l’hémorragie post-partum. Il dispose d’une unité de soins intensifs néonatals pour les prématurés et nouveau-nés atteints de maladies comme la jaunisse. Dans ce projet collaboratif, les équipes de MSF forment le personnel du ministère de la Santé et travaillent à ses côtés. 

Par ailleurs, nous avons remis au ministère de la Santé et à d’autres organisations notre projet dans l’État de Benue. Ce projet fournissait des soins en santé sexuelle et reproductive et la prise en soin de la violence sexuelle. À Jahun, nous continuons de fournir des soins obstétricaux et néonatals d’urgence complets, dont la réparation chirurgicale des fistules obstétricales. 

Épidémies et campagnes de vaccination 

Nos équipes ont lancé des activités d’urgence en réponse aux épidémies, dont plusieurs flambées de choléra à travers le pays et une épidémie de fièvre de Lassa à Bauchi. En décembre, nous avons remis au ministère de la Santé notre projet axé sur la fièvre de Lassa à Ebonyi. Il visait à lutter contre la stigmatisation au sein de la communauté et à fournir un soutien en santé mentale aux personnes concernées. Nous avons aussi transféré le projet de lutte contre la diphtérie que nous menions à Kano, en réponse à l’épidémie massive de 2023. 

La faible couverture vaccinale au nord du pays explique en partie les taux aussi élevés que nous observons de maladies évitables par la vaccination comme la rougeole et la méningite. Pour y remédier, MSF a notamment vacciné les enfants des États de Zamfara et d’Adamawa contre la rougeole, fourni aux autorités sanitaires des États de Gombe et Yobe des médicaments et formé du personnel au traitement de la méningite et à la vaccination des enfants. En septembre, nous avons lancé une campagne de vaccination dans l’État de Sokoto pour protéger la communauté contre le tétanos, la diphtérie et d’autres maladies. 

Le vaccin contre le paludisme a été utilisé pour la première fois dans plusieurs États en 2024. À Kebbi, les équipes de MSF ont aidé le ministère de la Santé à organiser cette campagne. 

Catastrophes naturelles 

En août et septembre, de graves inondations ont touché plusieurs régions du Nigéria, détruisant des habitations et déplaçant des milliers de personnes. À Gummi (État de Zamfara) et Maiduguri (État de Borno), MSF a organisé des consultations médicales et en santé mentale, et orienté des personnes vers des spécialistes. Nous avons aussi mené des activités liées à l’eau et l’assainissement : acheminement d’eau par camions et réservoirs, réhabilitation des forages et installation ou réparation de latrines. 

Les événements climatiques continuent d’affecter les communautés au Nigéria. Aussi, nous nous engageons à réduire nos émissions de carbone. En 2024, trois hôpitaux soutenus par MSF à Borno, Jahun et Bauchi ont achevé l’installation de panneaux solaires. Celui de Bauchi n’utilise désormais que de l’énergie renouvelable. 

Violence et déplacements 

Au nord-est du pays, des années d’insécurité et de combats entre forces gouvernementales et groupes armés ont contraint des milliers de personnes à quitter leur foyer. La plupart vivent aujourd’hui dans des conditions épouvantables dans des camps de personnes déplacées, avec un accès limité à la nourriture et aux soins. Nous avons géré des cliniques mobiles pour fournir des soins de base dans les camps de Maiduguri, et avons intensifié ces activités en septembre pour répondre à un nouvel afflux de personnes à la suite d’inondations. 

La violence armée au nord-ouest du pays a aussi provoqué le déplacement de milliers de personnes, gravement perturbé les activités agricoles et entraîné la fermeture des structures de santé, aggravant encore la crise humanitaire dans la région. En plus des activités courantes que nous menons dans les zones de gouvernement local de Shinkafi et Zurmi (État de Zamfara), nous avons géré des cliniques mobiles dans les camps de personnes déplacées. Nous avons ainsi fourni des soins de base et orienté vers des spécialistes des personnes qui avaient fui les villages voisins. À Sokoto, nos équipes ont aussi distribué des biens première nécessité et des soins aux communautés déplacées. 

Noma 

Le noma est une maladie infectieuse défigurante et potentiellement mortelle qui touche principalement les jeunes enfants. Depuis son inscription historique sur la liste des maladies tropicales négligées de l’Organisation mondiale de la Santé, MSF continue d’intervenir dans des conférences internationales et nationales, et événements de sensibilisation, et plaide pour une meilleure reconnaissance de la maladie et plus de moyens dans la recherche et le traitement. Nous soutenons aussi le programme de chirurgie reconstructive destiné aux personnes souffrant du noma à l’hôpital spécialisé de Sokoto.

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