Mer Méditerranée – Recherche et Sauvetage (SAR)
Des lois de plus en plus punitives visant les opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée ont contraint le navire de Médecins Sans Frontières (MSF), le Geo Barents, à cesser ses activités en 2024.
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Nos activités en 2024 —
personnes sauvées en mer
consultations ambulatoires
personnes traitées à la suite de violence sexuelle
En 2024, plus de 1 690 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée centrale.
C’est le deuxième bilan le plus meurtrier depuis 2017. Par ailleurs, les interceptions et retours forcés vers la Libye et la Tunisie ont augmenté, révélant la véritable raison de la baisse annoncée des arrivées en Italie. L’adoption formelle du Pacte de l’Union européenne sur les migrations et l’asile, entré en vigueur en juin, a encore durci les cycles d’exclusion et d’abus aux frontières extérieures de l’Europe.
Ce même mois, l’équipe de MSF à bord du Geo Barents a récupéré les corps de 11 personnes après une opération de recherche en mer qui a duré neuf heures, qui illustre une fois de plus des effets de la violence des pratiques frontalières et de l’inaction délibérée des États européens en Méditerranée centrale.

Toute l’année, notre équipe médicale a traité des personnes survivantes souffrant d’hypothermie et de déshydratation en lien avec les conditions de vie en mer, et de brûlures causées par le contact de la peau avec le carburant mélangé à l’eau de mer. L’équipe a aussi soigné les conséquences physiques et psychologiques de l’extrême violence que ces personnes ont vécu : blessures, handicaps physiques, troubles psychologiques et maladies sexuellement transmissibles.
Les lois et pratiques italiennes punitives visant les activités humanitaires en mer ont entraîné une baisse considérable du nombre de personnes que le Geo Barents a pu secourir en 2024. En effet le navire a été bloqué au port pendant près de quatre mois. En conséquence, MSF a dû suspendre ses opérations de recherche et sauvetage en décembre.
Mais nos équipes sont déterminées à retourner en Méditerranée centrale dès que possible.
La fermeture d'options sûres et légales pour que les gens puissent atteindre l'Europe les pousse encore plus loin dans les réseaux de passeurs de migrants. En Libye, la détention des migrants et des réfugiés est une entreprise florissante de kidnapping et d'extorsion.
Le 13 décembre 2024, MSF a été contrainte de mettre fin aux activités de son navire de recherche et de sauvetage, le Geo Barents, opérationnel depuis 2021. Les lois et politiques italiennes ont rendu impossible la poursuite de ce modèle opérationnel. MSF a entamé un processus pour évaluer le meilleur modèle opérationnel dans cet environnement difficile, et s'engage à reprendre les activités de recherche et de sauvetage.
MSF réaffirme son engagement ferme envers les personnes en déplacement, en particulier celles qui entreprennent le dangereux voyage à travers la Mer Mediterranée centrale, une route où plus de 31 000 personnes sont mortes ou ont disparu depuis 2014.
Ce retrait orchestré de navires de recherche et de sauvetage de la Méditerranée centrale prive d’une assistance vitale les survivants fuyant les terribles violences en Libye. Telle est la conclusion d'un rapport de plaidoyer publié par MSF en juin 2025. Intitulé Deadly Manoeuvres: Obstruction and Violence in the Central Mediterranean (en français « Manœuvres mortelles : Obstruction et violence en Méditerranée centrale », ce rapport s'appuie sur des données opérationnelles et médicales ainsi que sur les témoignages de survivants recueillis par les équipes MSF à bord du Geo Barents en 2023 et 2024.
MSF apporte également son aide aux personnes détenues dans les centres de détention libyens et à celles qui arrivent en Europe.
