Violences sexuelles

Les violences sexuelles sont perpétrées dans le cadre de nombreux conflits, mais aussi en période de paix. Elles sont parfois considérées comme une sorte de rétribution ou de compensation pour les soldats.

Les viols peuvent également être utilisés comme une sorte de rite initiatique, notamment pour les enfants soldats, ou comme une torture destinée à obtenir des informations, terroriser une population ou humilier des familles en soulignant l’incapacité de la communauté masculine à protéger les femmes. Les agressions sexuelles à grande échelle ont parfois été utilisées comme  une stratégie de guerre, à des fins de «nettoyage ethnique» ou de génocide. La réponse au viol est donc non seulement médicale, mais également psychologique, politique et juridique.

Des actes de violence sexuelle sont commis dans toutes les sociétés, en toute circonstance et en tout temps. L’instabilité aggrave souvent la violence, y compris la violence sexuelle. Particulièrement complexe et stigmatisante, cette forme de violence a des conséquences à long terme et fait courir des risques importants pour la santé physique et psychologique.

Soins médicaux après des violences sexuelles

Les patients traités par MSF ou qui se rendent dans d’autres structures de soins sont des victimes qui sont déterminées à chercher de l’aide envers et contre tout, surmontant la honte, la peur, la stigmatisation et beaucoup d’autres obstacles pour bénéficier de soins médicaux.

La disponibilité de soins d’urgence s’avère capitale après une agression sexuelle afin d’éviter toutes complications médicales aux conséquences sérieuses. Un traitement pour éviter l’infection au VIH/sida doit être entamé dans les 72 heures, une contraception d’urgence est possible dans les cinq jours. Les infections à l’hépatite B et au tétanos peuvent être évitées avec un vaccin, qui peut être dispensé après le viol.

MSF offre aux victimes de violence sexuelle un traitement préventif des maladies sexuellement transmissibles (VIH, syphilis et gonorrhée), ainsi qu’une vaccination contre le tétanos et l’hépatite B. La prise en charge comprend également systématiquement le traitement des blessures physiques, un soutien psychologique, et la prévention et la gestion des grossesses non désirées. De plus, MSF fournit un certificat médical.

Aide psycho-sociale après des violences sexuelles

Néanmoins, dans de nombreux pays, l’accès à des services de santé adaptés est très limité voire inexistant. De plus, il est très difficile de trouver un soutien moral ou judiciaire. Par conséquent, de nombreuses victimes se retrouvent complètement démunies.

Le traumatisme psychologique de la violence sexuelle peut être tout aussi dévastateur et durer plus longtemps. Les femmes, les hommes et les enfants qui ont été violés peuvent souffrir d’un syndrome de stress post-traumatique. L’aide psychologique peut aider les patients à rétablir leur capacité à poursuivre leur vie après avoir survécu au viol.

La prise en charge médicale est centrale dans la réponse qu’apporte MSF à la violence sexuelle. Pour autant, la stigmatisation et la peur dissuadent beaucoup de victimes de venir consulter. Une approche proactive est nécessaire pour informer les populations des conséquences médicales de la violence sexuelle et des soins disponibles. Là où MSF enregistre un grand nombre de victimes, notamment en zones de conflit, le plaidoyer vise à sensibiliser les autorités locales, ainsi que les forces armées lorsqu’elles sont impliquées dans ces violences.

Les activités de sensibilisation sont cruciales pour garantir que les victimes de violences sexuelles connaissent les services disponibles, l’importance des soins médicaux et la confidentialité mis en place par MSF.

En 2022, MSF a fourni une prise en charge médicale à 39 900 victimes de violences sexuelles.