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Journée internationale des migrants, zoom sur 3 contextes

On Friday, December 17, 2021

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République Centrafricaine

Fin 2020, un nouveau cycle de violence a déferlé sur la République centrafricaine (RCA), pays déjà marqué par des décennies de conflits. Ces événements poussent la population à fuir, dans et au-delà de la RCA.

Des réfugiés centrafricains arrivent dans le village de Ndu, en République démocratique du Congo (RDC), après avoir traversé la rivière Mbomou. Dans le sillage des élections de décembre 2020, une nouvelle alliance de groupes armés appelée Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) lance une offensive contre le gouvernement de la RCA.

Les conditions de vie dans les sites de déplacés sont déplorables, notamment en raison du manque d'eau potable.

Tristan Le Lonquer, MSF Chef de Mission

Selon certaines estimations, plus de 12 000 réfugiés sont arrivés à Ndu dans le nord de la RDC. en quelques jours seulement. Familles cherchant refuge à l'intérieur de l'hôpital régional universitaire de Bangassou, soutenu par MSF, après l'offensive armée sur la ville le 3 janvier 2021.
Vue de l'intérieur de la ville de Ndu, dans le nord de la RDC, où des milliers de personnes en provenance de la République centrafricaine ont trouvé refuge suite à l'attaque de Bangassou par un groupe armé non étatique le 3 janvier.

Bangassou a été l'une des villes affectées par les violences armées. Le 3 janvier, des centaines d’habitants se sont réfugiés dans l'hôpital soutenu par MSF et plus de 10.000 personnes ont fui vers Ndu, en RDC. MSF a soutenu les populations de Bangassou et de Ndu en leur fournissant des abris, de la nourriture, de l’eau et des soins médicaux.

La ville de Bouar est aussi devenue une ligne de front entre la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et les Forces armées centrafricaines (FACA) et de la Mission de maintien de la paix de l’ONU (MINUSCA). Plus de 8.000 personnes ont dû fuir leur domicile. Près de la moitié sont restées dans l'ancienne cathédrale de la ville. « C'est le dénuement total », témoigne alors Tristan Le Lonquer, chef de mission MSF, qui y déploie une intervention d’urgence de janvier à mars « Les conditions de vie dans les sites de déplacés sont déplorables, notamment en raison du manque d'eau potable.»

Pour en savoir plus sur la situtation en RCA, cliquez ici.

Mexique

Chaque année, des centaines de milliers de personnes quittent leur foyer à la recherche de sécurité, de meilleures opportunités d'emploi ou en raison de catastrophes naturelles ou d'origine humaine.

Bien qu'il s'agisse d'un droit en vertu du droit international, les migrants risquent leur vie en cours de route et sont rejetés dans les pays de destination, ce qui les oblige souvent à être confinés indéfiniment dans des abris et des camps de fortune.

Les photos suivantes ont été prises par les personnes que nos équipes ont soignées dans un camp de migrants et de demandeurs d'asile à Reynosa, Tamaulipas, à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Ces photos illustrent le quotidien des personnes dans le camp, les moments qui ont eu un impact significatif sur leur vie, les besoins urgents auxquels elles sont confrontées, mais aussi la joie, l'ingéniosité, la résilience et la solidarité qu'elles partagent.

« Quand on vous expulse des États-Unis, vous avez en tête l’idée que vous allez être kidnappé. L'agent de sécurité vous dit que l'endroit le plus sûr est de resté dans le square public. Alors, vous allez vous y installer et vous y rester pour réfléchir à ce que vous allez faire. »

Elías

 

 

 

« C'est le premier repas que j'ai reçu ici à Reynosa, trois jours après avoir été expulsé des États-Unis. Tous les jours, je faisais la queue, mais il n'y avait plus rien à manger quand j'arrivais. Je m'en voulais d’avoir à mendier - mais je n'avais pas d'argent et ma famille avait faim. »

Elías

 

 

 

 

« Ma petite fille n'oubliera jamais l'endroit où elle a fêté son 10e anniversaire. Quelques jours avant, elle m'a dit : "Maman, ça va être mon anniversaire et je ne veux pas être ici", mais elle a passé cette journée avec d'autres enfants et, au final, elle s'est beaucoup amusée. »

Elidia

 

« Lorsque des dons arrivent à la 'Tente Jaune', nous fabriquons des kits de bienvenue avec des articles d'hygiène personnelle et des vêtements. Cela me donne de la satisfaction de pouvoir aider, de voir les sourires sur les visages des gens quand ils reçoivent un cadeau ou de voir le bonheur des enfants quand ils reçoivent des bonbons. »

Xiomara

 

 

 

 

 

 

« J'ai dû fuir mon pays, je n'ai pu prendre dans mes bras que mon téléphone portable, mes papiers et un T-shirt que je portais le jour de la mort de mon grand-père. Quand je suis arrivée à Reynosa, on m'a donné une bible, elle m'a aidé à aller de l'avant. Pour moi, elle représente ma famille, mon église et mon désir d'aider les autres. »

Idalia

 

 

 

 

 

 

 

 

« Je n'ai pas pu bouger de la tente pendant trois jours. La seule chose que ma femme a pu faire pour m’aider, c'est de me mettre des vêtements mouillés sur le front. Il y a eu un virus qui a traversé le camp, vous ne pouviez pas vous lever, il nous a tous touchés. Même si nous étions au milieu d'une chaleur énorme, nous avions tous froid. Ce n'était pas le Covid car nous avons tous été testés négatifs. »

Elías

Mer Méditerranée

Romeo a été secouru par les équipes MSF à bord du Geo Barents le 5 août 2021.

Parti du Cameroun, il a subi une liste interminable d'abus en Libye et tout au long de son voyage. Victime d'un trafic du Cameroun vers la Libye, il est retenu en captivité par des passeurs dans une maison à Zintan (Libye). Il est extorqué et torturé au fer rouge, à coups de fouet et de bâtons de bois. Romeo est ensuite détenu arbitrairement dans différents centres de détention en Libye et subit des violences physiques et mentales, encore et encore.  

Lors de la troisième tentative de Romeo pour s'échapper de Libye en traversant la Méditerranée, fin février 2021, les garde-côtes libyens ont intercepté le bateau sur lequel il voyageait avec plus de 110 autres personnes. Selon Romeo, les garde-côtes libyens ont alors intentionnellement perforé le bateau, faisant tomber des hommes, des femmes et des enfants dans l'eau. L'OIM a confirmé qu'au moins 15 personnes se sont noyées ou ont été portées disparues lors de ce tragique incident en mer. Ceux qui ont survécu ont été ramenés de force à Tripoli par les garde-côtes libyens et emmenés (de nouveau) en détention arbitraire.