Urgence au Soudan du Sud : Les pires inondations depuis des décennies laissent près de 800 000 personnes en détresse
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L'une des pires inondations que le Soudan du Sud ait connue depuis des décennies a touché près de 800 000 personnes, selon l’OCHA. Les habitations et les moyens de subsistance (cultures et bétail), ainsi que les établissements de santé, les écoles et les marchés, sont submergés par les eaux de crue. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées, et les camps de déplacés déjà existants risquent d'être complètement inondés, ce qui entraînera de nouveaux déplacements.
Les inondations ont eu un impact supplémentaire sur une grande partie des 11 millions d'habitants du pays qui ont déjà un besoin urgent d'aide humanitaire. À la suite des dernières inondations, les gens ont besoin d'une assistance immédiate en matière de soins médicaux, de nourriture et d'eau potable, ainsi que d'articles non alimentaires tels que des abris, des moustiquaires et des casseroles.
L'accès, qui est un défi tout au long de l'année au Soudan du Sud, est encore aggravé par les inondations. Les communautés éloignées ont des problèmes pour atteindre les établissements de soins et l'aide humanitaire. Les équipes de MSF répondent aux inondations dans les états de Jonglei et Unity. Dans de nombreuses régions, le niveau de l'eau continue de monter et les prévisions météorologiques indiquent que d'autres pluies sont à venir.
Une réponse urgente est nécessaire à Bentiu
Les inondations ont touché le plus durement la population du nord du pays. MSF estime que 32 000 personnes ont fui la montée des eaux dans les villages et comtés environnants de Guit et Nhyaldu, et vivent désormais dans quatre camps de fortune à Bentiu. Dans le même temps, le nombre de personnes dans le camp de personnes déplacées de cette ville (anciennement site de protection des civils) a augmenté de 12 000 en deux mois seulement, et compte désormais au moins 120 000 personnes, des milliers d'autres étant probablement arrivées au cours des dernières semaines.
« Quand les inondations sont arrivées, elles ont tout détruit. Nous avons dû quitter notre maison. Maintenant, nous souffrons parce que nous n'avons pas l'essentiel, comme des bâches en plastique, de l'eau potable ou suffisamment de nourriture ». Johnson Gailuak, Sud-soudanais déplacé par les inondations.
Avec l'afflux de personnes dans le camp de Bentiu, l'hôpital MSF est désormais complètement surchargé. Jusqu'à présent, en novembre, nos équipes ont vu une moyenne de 180 patients par jour. La majorité des patients sont des enfants de moins de cinq ans souffrant de malaria, d'infections des voies respiratoires et de malnutrition.
MSF a rapidement intensifié ses activités et a fait appel à une équipe d'urgence supplémentaire, composée de personnel médical, de conseillers en eau et assainissement et de coordinateurs d'urgence, pour gérer des cliniques à Bentiu. MSF va également assurer la surveillance des maladies dans le camp de la ville et apporter un soutien en matière d'eau et d'assainissement en vidant, nettoyant et réparant les latrines en urgence. Mais cela ne suffit toujours pas à répondre aux besoins massifs.
« La réponse humanitaire dangereusement lente et inadéquate met des vies en danger ». Will Turner, responsable des opérations d'urgence de MSF.
« La situation déplorable à l'intérieur du camp de déplacés de Bentiu - l'ancien site de protection des civils - n'est pas un phénomène nouveau. Pendant des années, nous n'avons cessé de mettre en garde contre les conditions désastreuses, mais les autres organisations et agences responsables des services d'eau et d'assainissement dans le camp n'ont pas suffisamment augmenté ou adapté leurs activités », ajoute-t-il.