Vue des bâtiments nouvellement construits au centre de santé de référence de Nyabiondo, soutenu par MSF depuis 2009, en appui au ministère de la Santé. Entre janvier et septembre 2023, les équipes médicales ont réalisé 43 363 consultations.
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Nord-Kivu: plus de 10.000 personnes réfugiées à l’hôpital général de Masisi alors que les combats se poursuivent

Le vendredi 10 janvier 2025

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La situation sécuritaire et humanitaire reste très volatile dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo. Alors que les combats dans et autour de Masisi Centre se sont poursuivis ce 9 janvier entre le M23/AFC et l’armée congolaise appuyée par des éléments alliés, des milliers de personnes – habitants, employés MSF et du Ministère de la Santé et leur famille – ont à nouveau afflué en urgence à l’hôpital général de Masisi et à la base de Médecins Sans Frontières pour y trouver refuge.  

Il est difficile d’estimer leur nombre exact, mais je dirais que plus de 10.000 personnes y sont toujours réfugiées, dont une écrasante majorité de femmes et d’enfants”, explique Romain Briey, coordinateur du projet de MSF à Masisi. 

“Nous commençons à avoir quelques craintes car les installations sanitaires ne suffisent pas à répondre à leurs besoins essentiels”, poursuit-il. “Les latrines commencent à déborder, et nous faisons le maximum pour répondre à cette situation. Mais le manque criant d’acteurs humanitaires dans cette zone rend les choses difficiles.”

Ce n’est pas la première fois qu’un tel afflux de personnes déplacées se produit dans ces structures. De tels mouvements ont souvent eu lieu par le passé dans cette zone en proie aux affrontements armés. La semaine passée, la population avait déjà trouvé refuge à l’hôpital général de Masisi et au centre de santé de Nyabiondo. Depuis, les équipes de MSF et du Ministère de la Santé sont mobilisées pour faire face aux afflux de blessés. Entre le 2 janvier et ce jeudi matin, 77 blessés ont été traités.

“Aujourd’hui, outre la prise en charge des blessés et la poursuite des soins réguliers, les équipes tentent de soutenir les familles réfugiées à l’hôpital en assurant l’accès à l'eau potable et aux soins de santé”, explique Romain Briey. “Mais les besoins en alimentation vont rapidement se poser si la situation perdure.”

La situation sécuritaire dans la zone affecte aussi la capacité de MSF à envoyer des équipes ailleurs dans le territoire, ou de référer des patients en état critique vers Goma, rendant impossible l’évaluation des besoins ailleurs dans le territoire.

Face à la volatilité de la situation et à l’ampleur des combats, MSF appelle l’ensemble des parties au conflit à continuer à garantir la sécurité des patients, des équipes et des personnes réfugiées dans les structures sanitaires et locaux humanitaires. 

La sécurité de la population à l'intérieur de l’hôpital ne peut être assurée si les belligérants ne respectent pas leurs obligations au regard du droit international humanitaire”, souligne Dr Lucien Kandundao, le Médecin Chef de la Zone de Santé de Masisi. 

“Fort heureusement, ce respect a été assuré jusqu’à présent et, à notre niveau, nous œuvrons à ce que la neutralité de l’hôpital soit également pleinement respectée et qu’aucun individu armé ou en uniforme ne s’y trouve.”

Les équipes de Médecins Sans Frontières appuient le Ministère de la Santé à Masisi depuis 2007. Actuellement, MSF y appuie l’Hôpital Général de Référence, le Centre de Santé de Référence de Nyabiondo ainsi que plusieurs centres de santé plus reculés. 

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