MSF soutient la campagne de vaccination contre la rougeole menée par le ministère de la Santé dans le camp d'Um Sangour, dans l'État du Nil blanc, au Soudan.
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Nil Blanc, Soudan : « L'ampleur des besoins ici est immense et l'assistance ne suffit pas à y répondre »

Le jeudi 28 septembre 2023

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Je ne trouve pas les mots justes pour décrire les conditions dans lesquelles vivent les gens.

J'ai vu des femmes accoucher et s'occuper de leurs nouveau-nés dans des tentes surpeuplées et surchauffées, sans accès à l'eau potable ni à des installations sanitaires adéquates.

Je suis déjà venue ici en 2020, et même à l'époque, les camps de réfugiés du Nil blanc avaient déjà du mal à répondre aux besoins fondamentaux de la population. Aujourd'hui, cinq mois après le début du conflit, avec près d'un demi-million de personnes déplacées à l'intérieur du pays et de réfugiés vivant dans dix camps du Nil blanc, la situation a atteint un point critique. Les gens ont perdu leur emploi et leurs moyens de subsistance, et ce qui est encore plus grave, c'est que personne ne sait quand cette situation prendra fin.

En tant que promotrice de la santé, mon travail consiste à dispenser une éducation sanitaire, à identifier l'aspect social des besoins des gens et, surtout, à m'engager auprès de la communauté en écoutant les histoires des individus. Je souhaite partager l'une de ces histoires avec vous.

Aisha, promotrice de santé MSF, s'engage auprès de la communauté du camp d'Um Sangour, dans l'État du Nil blanc.

Dans le camp d'Alagaya, le deuxième plus grand camp de réfugiés de l'État du Nil blanc, j'ai rencontré une mère de trois enfants qui avait fui le conflit à Khartoum. Son plus jeune enfant souffrait de malnutrition, et il était clair pour les médecins que nous devions envoyer l'enfant dans un hôpital en dehors du camp pour qu'il reçoive un traitement adéquat.

Cependant, il est courant que les mères hésitent à quitter leur famille et leurs enfants pour faire le voyage, et elle ne faisait pas exception à la règle.

J'ai passé des heures à lui parler, à lui expliquer les avantages d'emmener son enfant à l'hôpital, à lui assurer que MSF subviendrait au transport et aux médicaments. Elle a hésité parce qu'elle ne voulait pas laisser ses deux autres enfants dans le camp. Lorsque nous lui avons assuré qu'elle pourrait voyager avec tous ses enfants, elle a fini par accepter et est allée chercher ses affaires.

À son retour, j'ai eu la surprise de constater que non seulement l'un de ses enfants était malade, mais également tous les autres. Je lui ai demandé pourquoi elle ne nous avait pas informés de l'état des deux autres enfants, et il s'est avéré qu'elle pensait que nous ne pourrions pas les soigner tous. Finalement, nous avons réussi à faire en sorte que tous ses enfants soient envoyés à l'hôpital.

Campagne de vaccination contre la rougeole du ministère de la santé dans le camp d'Um Sangour, dans l'État du Nil Blanc, au Soudan.

Je suis moi aussi une personne déplacée à l'intérieur du pays et je comprends personnellement les difficultés de la communauté.

Concilier mon rôle de promotrice de la santé et mes propres expériences peut s'avérer difficile. J'écoute les histoires des gens ici et je me rappelle que chacun a son expérience personnelle.

Malgré le volume de travail que nous accomplissons pour fournir une assistance humanitaire dans trois camps, la tâche est difficile et les besoins restent énormes. Mais je suis reconnaissante d'avoir une équipe solide à mes côtés, et j'apprécie la dynamique de l'équipe dans laquelle je me sens soutenue - tous les jours.

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