Le Dr Jules (à droite) et le Dr Stephen tiennent la radiographie d'un patient à contre-jour à l'hôpital du district de Mamfe, dans le sud-ouest du Cameroun. Juin, 2021
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MSF suspend ses activités médicales dans le Sud-Ouest du Cameroun

Le mardi 5 avril 2022

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Le 27 décembre 2021, deux membres du personnel de MSF ont été arrêtés après avoir référé un patient blessé par balle dont l’état de santé nécessitait une assistance urgente. L’ambulance dans laquelle ils transféraient ce patient avait été arrêtée au poste de contrôle de Nguti (Sud-Ouest du Cameroun). Lors de cette référence médicale, MSF avait suivi les procédures de notification humanitaire convenues avec les autorités. Malgré cela, nos collègues ont été mis en état d'arrestation et sont toujours en détention dans le cadre de la phase d'instruction à la prison de Buea. Ils font l'objet d'une enquête pour complicité de sécessionnisme, alors qu’ils ne faisaient qu’exercer leurs fonctions médicales.

Dans les semaines qui ont suivi, deux autres collaborateurs MSF ont également été arrêtés par la Gendarmerie.

Depuis le début de leur détention, nos quatre collègues bénéficient d’une assistance juridique et MSF est en communication constante avec eux et leurs familles.

Parallèlement aux procédures légales en cours, les représentants de MSF ont poursuivi leur dialogue avec les autorités camerounaises et d'autres parties prenantes, afin de fournir des informations et des éclaircissements sur nos activités et procédures médicales, et faciliter leur libération. A ce jour, les différentes démarches entamées n’ont abouti à aucune avancée significative du dossier, alors qu’en février, une organisation camerounaise indépendante avait, à la demande du ministère de la Défense, rendu un rapport sur ces détentions, exonérant MSF et ses collaborateurs de toute faute, et concluant que l'organisation avait agi conformément à ses principes humanitaires et que nos collègues devaient être libérés immédiatement. 

Le chirurgien de Médecins Sans Frontières, Dr Jules, opère un patient souffrant d'une hernie à l'hôpital de district de Mamfe, dans le sud-ouest du Cameroun. Juin, 2021

« Nous nous trouvons dans une position intenable : d’un côté, nous fournissons une assistance médicale requise ; de l’autre, les personnes qui fournissent cette assistance courent le risque d'être poursuivies dans le cadre de leurs activités médicales.

Nous avons besoin que des conditions préalables soient en place pour nous permettre de mener nos activités dans un environnement sûr et sécurisé, et pouvoir ainsi remplir nos obligations vis-à-vis des patients », déclare Sylvain Groulx, responsable des programmes de MSF en Afrique centrale.

« MSF reste disponible pour poursuivre le dialogue avec les autorités afin de résoudre cette situation problématique au plus vite et ainsi pouvoir redémarrer des activités médico-humanitaires ».

En tant qu'organisation médicale internationale, MSF fournit une assistance médicale impartiale à chaque patient dans le besoin, en respect de l'éthique médicale et du droit humanitaire international.  « Au Cameroun, comme ailleurs dans le monde, MSF est en contact avec tous les acteurs armés impliqués, étatiques ou non, et ce afin de garantir l'accès aux soins médicaux et à l'aide humanitaire essentielle, tout en assurant une sécurité maximale pour nos équipes et pour les patients » , précise M. Groulx.

Cela ne peut en aucun cas être considéré comme un manque d'impartialité ou un acte de collusion avec l'une ou l'autre des parties aux violences en cours dans les régions anglophones. »

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