Children in an MSF mobile clinic set up outside the Dagahaley camp for new arrivals.
Actualité
InternationalKenyaToutes les actualités

MSF met en garde contre une catastrophe sanitaire imminente dans les camps

Le mercredi 31 mai 2023

En 1 clic, aidez-nous à diffuser cette information :

MSF met en garde aujourd'hui contre une catastrophe sanitaire imminente dans les camps de réfugiés de Dadaab au Kenya : il est urgent d'augmenter les financements. Une épidémie de choléra dans les camps a déjà touché 2 786 personnes et il existe un risque imminent d'épidémies d'autres maladies gastro-intestinales, prévient MSF, qui demande aux bailleurs de fonds et aux agences d'aide d'agir immédiatement pour remédier aux conditions insalubres et à la surpopulation dans les camps. 

Les trois camps de réfugiés qui composent le complexe de Dadaab, situé dans la région nord-est du Kenya, accueillent plus de 300 000 réfugiés, la plupart originaires de la Somalie voisine. Leur population a augmenté rapidement ces derniers mois en raison d'une sécheresse prolongée en Somalie, ce qui a entraîné une forte surpopulation et une pression accrue sur les services existants, notamment l'approvisionnement en eau potable et les latrines.

« La gravité de la situation exige une attention urgente, en particulier dans les domaines de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène », déclare Hassan Maiyaki, directeur national de MSF au Kenya. « Nous avons déjà assisté à la pire épidémie de choléra depuis cinq ans et le risque de voir d'autres épidémies se déclarer est élevé. Si cela se produit, la capacité médicale des camps sera dépassée, ce qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques ». 

L'épidémie de choléra actuelle est liée à la réduction des activités essentielles concernant l'eau et l'assainissement dans les camps, notamment la fourniture d'eau potable, la distribution de savon, la construction et la réparation de latrines et l'organisation de la gestion des déchets. Aujourd'hui, selon les organisations humanitaires travaillant dans les camps, près de la moitié de la population des camps n'a pas accès à des latrines fonctionnelles, ce qui entraîne des défécations à l'air libre à l'intérieur et autour des camps, et augmente le risque d'épidémies.

Le ministère kenyan de la santé et les agences humanitaires ont mené des campagnes de vaccination contre le choléra et de promotion de la santé pour aider les gens à se protéger contre la maladie, mais il est nécessaire d’améliorer les infrastructures d'approvisionnement en eau et assainissement pour enrayer l’épidémie.

« Malgré nos activités de promotion de la santé et notre campagne de vaccination, il est impossible de contrôler cette épidémie de choléra si les ressources ne sont pas affectées en priorité à des interventions préventives durables en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène », explique le Dr Nitya Udayraj, coordinateur médical de MSF au Kenya. « Si la qualité et l'ampleur de ces interventions ne sont pas revues à la hausse, ce n'est qu'une question de temps avant que d'autres épidémies ne se déclarent dans les camps, comme celle de l'hépatite E. »

Borow Ali Khamis, 50, stands outside his makeshift shelter with his family in the Dagahaley refugee camp.
Cholera vaccination campaign in Dagahaley.

MSF gère un hôpital à Dagahaley, l'un des trois camps de Dadaab. Rien qu'à Dagahaley, les équipes de MSF ont rapporté plus de 1 120 cas de choléra et deux décès depuis le début de l'épidémie en novembre 2022. 

Les équipes MSF chargées de l'eau et de l'assainissement acheminent actuellement 50 000 litres d'eau potable par jour vers la périphérie. Ces dernières semaines, elles ont construit 150 latrines communes, à la fois dans les camps et à la périphérie, où environ 9 000 réfugiés nouvellement arrivés ont installé des abris rudimentaires dans le désert environnant. Jusqu'à présent, MSF a fourni à environ 1 000 de ces ménages des bâches en plastique, des nattes et du savon liquide. Mais il reste encore beaucoup à faire pour répondre aux besoins de la population et prévenir une crise humanitaire. 

Le gouvernement kenyan a annoncé son intention de rouvrir un quatrième camp - Ifo 2 - afin d'accueillir les nouveaux arrivants et d'alléger la pression sur les ressources des camps existants. MSF demande que ces plans soient mis en œuvre de toute urgence et qu'ils incluent un financement accru pour l'eau et l'assainissement dans les quatre camps. 

« La relocalisation à Ifo 2 devrait être accélérée afin d'alléger la pression sur les camps existants », déclare Hassan Maiyaki. « Tous les efforts visant à réduire la surpopulation doivent inclure des investissements significatifs dans le secteur de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène afin de garantir un niveau de vie minimum aux réfugiés dans tous les camps ».

MSF appelle la communauté internationale, les donateurs et les agences d'aide à répondre d'urgence à la crise qui se déroule à Dadaab, en prenant des mesures immédiates pour remédier aux conditions sanitaires alarmantes et empêcher la propagation des maladies. À plus long terme, MSF appelle le gouvernement du Kenya et le HCR à trouver des solutions durables pour les réfugiés confinés dans les camps de Dadaab. 

Les trois camps de Dagahaley, Ifo et Hagadera accueillent actuellement plus de 245 000 réfugiés enregistrés, dont beaucoup vivent dans les camps depuis plus de trente ans. Les camps accueillent également plus de 124 000 réfugiés non enregistrés, dont 67 000 sont arrivés en 2022. 

En janvier, MSF a mis en place deux cliniques supplémentaires pour fournir des soins de santé aux réfugiés nouvellement arrivés à la périphérie du camp de Dagahaley. MSF fournit des soins médicaux à Dadaab et dans ses environs depuis la plus grande partie des 32 ans d'existence du camp. Actuellement, les activités de MSF se concentrent sur le camp de Dagahaley, où ses équipes fournissent des soins complets aux réfugiés et aux communautés d'accueil par le biais de deux postes de santé et d'un hôpital de 92 lits. En plus des soins généraux, les équipes de MSF fournissent des soins de santé sexuelle et reproductive, y compris la chirurgie obstétrique d'urgence, une assistance médicale et psychologique aux survivants de violences sexuelles, des soins de santé mentale, des soins d'insuline à domicile et des soins palliatifs. 
 

Nos actualités en lien