Campagne de vaccination dans le camp de réfugiés de Kule. Éthiopie, octobre, 2024. © Metasebia Teshome / MSF
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MSF achève la première campagne massive du vaccin R21 contre le paludisme en Éthiopie, une première mondiale dans un camp de réfugiés

Le mardi 16 décembre 2025

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Médecins Sans Frontières (MSF) a achevé le premier cycle complet de vaccination contre le paludisme avec le vaccin R21 en Éthiopie. Il s’agit de la toute première campagne de ce vaccin menée intégralement dans un camp de réfugiés.

Dans le camp de réfugiés de Kule, dans la région de Gambella, qui accueille plus de 55 000 réfugiés sud-soudanais, 2 100 enfants de moins de cinq ans ont reçu leur quatrième et dernière dose en novembre 2025. Cela marque la vaccination réussie de la première cohorte avec ce vaccin recommandé par l’OMS pour les zones de transmission modérée à élevée du paludisme, en collaboration avec le Service des réfugiés et des rapatriés, le ministère de la Santé et le HCR. 

Cette initiative constitue une avancée majeure dans la protection des enfants face à l’une des maladies les plus mortelles du pays.

C’est la première fois que le vaccin R21 est déployé entièrement en Éthiopie, et l’un des premiers déploiements complets sur le continent africain. C’est aussi la première campagne de vaccination complète menée dans un camp de réfugiés, partout dans le monde. Cette campagne marque une étape importante dans la protection des enfants vivant dans certaines des conditions les plus à risque face au paludisme », explique le Dr Winston Mulanda, coordinateur médical de MSF en Éthiopie.

En 2024, la transmission du paludisme dans le camp de réfugiés a atteint son niveau le plus élevé des cinq dernières années. En réponse, MSF a introduit le vaccin R21 en août dans le cadre d’un ensemble élargi de mesures de prévention. Parallèlement à la vaccination, les équipes de MSF ont mis en œuvre le Traitement Préventif Intermittent chez les nourrissons et les enfants, un médicament qui aide à prévenir l’infection palustre chez l’enfant, ont réalisé des pulvérisations intradomiciliaires résiduelles dans les 10 079 foyers du camp de Kule et ont distribué aux familles des moustiquaires imprégnées d’insecticide.

« La vie dans le camp est difficile, et le paludisme a rendu de nombreux enfants malades. Avant, je craignais chaque fièvre… Aujourd’hui, mes enfants ont reçu toutes les doses du vaccin et je me sens pleine d’espoir. Je peux les voir grandir en bonne santé, malgré tous les problèmes auxquels nous faisons face ici. 

Mon fils a quatre ans et il est vacciné. Il n’est pas tombé malade une seule fois cette année ! Mais auparavant, il attrapait le paludisme deux fois par an », raconte Nyakeache Dhuor, mère de cinq enfants vivant dans le camp de réfugiés de Kule, dans la région de Gambella.

MSF distribue des moustiquaires aux habitants de Kule dans le cadre des mesures de prévention. Éthiopie, octobre, 2025 © MSF

À la suite de la première campagne de vaccination et des autres mesures de prévention, l’hôpital de Kule a enregistré près de 50 % de décès liés au paludisme en moins en 2025 par rapport à 2024. Bien que plusieurs facteurs aient pu contribuer à cette baisse significative, il est très probable que les efforts déployés par les équipes médicales dans le camp aient joué un rôle clé.

Le ministère éthiopien de la Santé a approuvé la vaccination contre le paludisme dans des woredas [divisions administratives locales en Éthiopie] sélectionnés à forte transmission dans la zone de South Omo en septembre 2025, avec pour objectif d’atteindre 91 000 enfants, selon l’OMS. 

Si des initiatives comme celle-ci se poursuivent de la part du ministère de la Santé et d’autres acteurs, un tournant pourrait être atteint dans la lutte du pays contre le paludisme.

MSF administrera les trois doses initiales à un nouveau groupe d’environ 3 500 enfants ayant atteint l’âge de la vaccination. 

Le déploiement continu vise à maintenir une couverture vaccinale élevée chez les enfants âgés de 5 mois à 5 ans, malgré la persistance d’une transmission élevée et la diminution des ressources », ajoute le Dr Mulanda.

Bien que la mortalité liée au paludisme ait diminué dans le camp de Kule, les équipes de MSF observent une augmentation du nombre de patients atteints de paludisme provenant de camps de réfugiés voisins. Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs, notamment la réduction des activités de traitement et de prévention par d’autres partenaires de santé en raison du manque de financement, ainsi que des changements dans la saisonnalité du paludisme. 

Jusqu’en novembre 2025, les admissions pour paludisme dans les structures de santé de MSF ont augmenté de 50 % par rapport à la même période en 2024 et de 70 % par rapport à 2023. Entre janvier et novembre 2025, le paludisme a représenté 37 % de l’ensemble des consultations ambulatoires à l’hôpital de Kule.

Les équipes de MSF continuent de soutenir une prévention et une prise en charge complètes du paludisme dans plusieurs régions d’Éthiopie. Cela comprend la vaccination, les outils de prévention, les tests de diagnostic rapide, des traitements efficaces et une forte mobilisation communautaire.

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