Après que l'infirmière ait prit ses signes vitaux et réalisé d’autres tests, Noor, comme d’autres patients, se rend chez le médecin.
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Mafraq Al Mokha : l’histoire d’un centre de santé qui soulage les soucis de beaucoup

Le mercredi 21 août 2024

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Mafraq Al Mokha est devenue au fil des ans un carrefour pour les familles qui ont fui la guerre au Yémen. Pourtant, la ville est désormais considérée comme l’une des zones les plus négligées de la région, où les communautés d’accueil et déplacées ont extrêmement de mal à accéder à des soins de santé gratuits ou abordables. Soutenu par MSF, le centre de santé de Mafraq Al Mokha représente un phare d’espoir pour de nombreuses familles.

Noor, un an et demi, est assise sur les genoux de sa mère tandis que le docteur Hamza la surveille. Elle se sent faible et fatiguée car elle souffre de diarrhée depuis quelques jours.

« Cela me brise le cœur à chaque fois qu’un de mes enfants tombe malade, surtout quand c’est Noor, ma plus jeune », dit Jama’a, assise dans le cabinet du médecin avec Noor et deux de ses autres enfants. « Cela me stresse toujours de devoir trouver des soins de santé de bonne qualité dans ma région sans avoir à payer de frais médicaux ».

Compte tenu de la situation financière de Jama’a, cette mère de neuf enfants n’a d’autre choix que de se rendre au centre de santé de Mafraq Al Mokha pour soigner ses enfants. Médecins Sans Frontières (MSF) soutient ce centre de santé depuis 2022, dans le but d’augmenter la capacité de soins de santé primaires dans les zones rurales du district de Mawza au Yémen.

En plus des dons médicaux réguliers de l’équipe, MSF soutient la gestion des urgences médicales dans la salle des urgences, notamment la stabilisation des victimes d’accidents de la route et des blessés de guerre avant qu’ils ne soient référés vers un autre établissement de la ville de Mokha ou ailleurs pour des soins supplémentaires. Le centre, avec le soutien des équipes MSF, propose également des consultations ambulatoires régulières, des soins prénatals et postnatals pour les femmes, des activités de promotion de la santé, des soins pédiatriques (notamment un dépistage nutritionnel) et la vaccination, afin de répondre à l’émergence de maladies évitables par la vaccination qui peuvent être dues à la faible couverture vaccinale, à la faible disponibilité des vaccins, ainsi qu’au manqué de confiance de la communauté à l’égard des vaccins.

Dans la salle d’attente du centre de soins de santé primaires de Mafraq Al Mokha.

Mafraq Al Mokha, située dans le district de Mawza, à l’ouest du gouvernorat de Taiz, se trouve à seulement 30 kilomètres des lignes de front. Au fil des ans, elle est devenue un carrefour pour les familles qui ont fui la guerre au Yémen, et abrite aujourd’hui 4 500 déplacés internes, vivant dans des conditions précaires. Pourtant, malgré cela, plusieurs organisations internationales et nationales ont cessé de fournir un soutien à cette ville qui est désormais considérée comme l’une des zones les plus négligées de la région, où les communautés d’accueil et déplacées ont extrêmement de mal à accéder à des soins de santé gratuits ou abordables.

« De nombreux cas que nous traitons au centre ici nécessitent d’être référés vers un autre établissement de santé ou un hôpital pour des soins supplémentaires en raison de l’absence de soins secondaires ici »

explique le docteur Abdulhakim Mohammed Farhan, référent médical de projet de MSF. Pour répondre à ce besoin croissant, MSF a lancé en 2024 un système de référencement par ambulance, un service qui permet aux patients d’être transférés en cas de besoin vers un autre hôpital gratuitement. Étant donné la situation de Mafraq Al Mokha dans les montagnes, l’hôpital principal le plus proche se trouve à environ 40 kilomètres.

Entre janvier et juillet de cette année, plus de 1 562 patients ont été pris en charge aux urgences du centre de santé. Durant la même période, plus de 9 473 patients ont été pris en charge à la clinique externe, dont 915 femmes en soins prénatals et postnatals. L’équipe a également soigné des patients souffrant de maladies transmissibles, dont environ 488 patients atteints de dengue et plus de 965 patients atteints de paludisme, dont Noor.

Récemment, et suite à l’augmentation du nombre de cas de diarrhée aqueuse aiguë et de choléra qui ont frappé le Yémen, MSF a installé une tente d’observation et de stabilisation à Mafraq Al Mokha d’une capacité de deux lits. Entre avril et juillet, les équipes ont traité 1 089 patients présentant des symptômes. Certains d’entre eux ont été référés au centre de traitement du choléra de MSF dans la ville de Mokha pour des soins médicaux supplémentaires.

Dans cette petite ville de Mafraq Al Mokha, ce centre de santé est un phare d’espoir pour de nombreuses familles. Jama’a, comme beaucoup d’autres mères, est reconnaissante de la présence de ce centre et de la valeur ajoutée qu’il apporte à une région qui a été largement négligée en raison des coupes budgétaires et des années de conflit en cours au Yémen.

Jama'a et ses enfants

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