MSF reprend les distributions de nourriture dans le sud de Madagascar
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Madagascar : MSF reprend les distributions de nourriture dans le sud

Le jeudi 9 décembre 2021

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Nous sommes entrés dans la période de soudure, les récoltes sont épuisées et les prochaines n’auront pas lieu avant le printemps. Ce qui veut dire que sans aide alimentaire, les familles n’auront rien à manger. »  Anaïs Prudent, coordinatrice d’urgence pour MSF sur place. 

Les distributions alimentaires ont repris à la mi-novembre et sont effectuées à proximité des six cliniques mobiles qui sillonnent les districts d’Amboasary et d’Ambovombe, dans le sud de Madagascar. Les rations de nourriture aident à couvrir une partie des besoins alimentaires des enfants vus en consultation et de leurs familles.

Sur place depuis le mois de mars pour répondre à la crise, les équipes de MSF ont constaté une amélioration relative de la situation en juillet, avec quelques récoltes de patates douces. Mais l'entrée dans la période de soudure actuelle, avec des stocks alimentaires inexistants, a entraîné une nouvelle aggravation de la situation.

À l’heure actuelle, les familles survivent en mangeant des racines et des feuilles de cactus, qui les rendent souvent malades. Si certains marchés de la région sont bien achalandés, comme celui d’Ambovombe, les prix des denrées alimentaires ont explosé, les rendant inaccessibles à une grande partie de la population.

« Si on veut éviter d’avoir à traiter des milliers d’enfants malnutris dans les mois qui viennent, il faut continuer les distributions alimentaires car elles sont essentielles », poursuit la coordinatrice d’urgence.

Fin novembre, près de 9 500 enfants de moins de 10 ans avaient été pris en charge grâce aux cliniques mobiles de MSF.

Une infirmière de la clinique mobile de MSF inspecte une petite fille pour sélectionner les cas les plus urgents parmi les bénéficiaires qui attendent d'être vus, dans le village de Befeno, Commune Marovato, le 2 septembre 2021.

Dans le sud du pays, majoritairement désertique, la population est éparpillée en petits groupes composés de quelques dizaines de personnes : plus elles se trouvent éloignées des villes, dans les zones touchées par la sécheresse, plus elles sont vulnérables et risquent d’être exposées à la malnutrition.

« On a pris en charge des enfants qui n’avaient pas bu depuis plus de 24 heures et qui n’avaient même plus l’énergie de s’alimenter… Je me souviens d’un bébé de huit mois qui pesait à peine 3,6 kilos, raconte Anaïs Prudent.

Il y a aussi ceux qui sont en état de malnutrition chronique, qui présentent des retards de croissance, et qui vont basculer en état de malnutrition aiguë sévère à la première pénurie. »

Dans cette course contre la montre pour lutter contre la malnutrition, l’approvisionnement en eau joue un rôle crucial. Deux équipes de MSF circulent dans la région pour identifier les pompes à main défectueuses, tester la qualité de l’eau et les réparer. « Avec ce système, on sait que ces communautés auront un accès à l’eau pour au moins deux, trois années », détaille la coordinatrice. 40 pompes à main fonctionnent à nouveau et dix forages de grande profondeur sont en cours de construction afin d’assurer l’approvisionnement dans la région. 400 mètres cubes d’eau ont également été distribués dans les communautés, à l’aide de camions citernes.

Nous n’anticipons aucune amélioration dans les semaines à venir. L’aide que nous fournissons à cette population est vitale pour les aider à tenir jusqu’aux prochaines récoltes », conclut Anaïs Prudent.

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