Un responsable de la promotion de la santé de MSF forme des agents communautaires à la sensibilisation au choléra aux Comores
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La réponse de MSF à l'épidémie de choléra aux Comores

Le mercredi 7 août 2024

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Les Comores ont connu plusieurs vagues épidémiques depuis 1975, mais celle-ci a touché un nombre important de Comoriens, avec plus de 200 cas par jour enregistrés au plus fort de l'épidémie. 

Le pays a enregistré 10 342 cas et 149 décès au 31 juillet 2024, dont beaucoup dans des communautés isolées, comme Mremani. 

À la demande du gouvernement, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) ont mis en place une intervention d'urgence sur l'île d'Anjouan, la plus touchée par la maladie, et sur l'île de Mohéli.

À Anjouan, nous avons apporté un soutien direct à l'amélioration de la prise en charge des cas dans deux centres de traitement du choléra intégrés aux hôpitaux de Hombo et Domoni, ainsi que dans deux unités de traitement du choléra à Pomoni et Mremani. 

Nous avons également supervisé et dispensé des formations dans des points de réhydratation orale répartis sur l'île. 

À Mohéli, nos équipes ont œuvré à l'amélioration de la prise en charge des patients et au renforcement des mesures d'assainissement et d'hygiène.

Intervention d'urgence contre le choléra aux Comores

Outre la prise en charge efficace des cas de choléra, la prévention a été l'un des piliers de la réponse. En collaboration avec le ministère de la Santé, nos équipes ont lancé une campagne de vaccination de masse ciblant tous les Comoriens, afin de développer l'immunité collective et de prévenir la propagation du choléra.

Instaurer la confiance avec les membres de la communauté

« Quel que soit le type d'épidémie, la communauté joue un rôle clé », explique Frédéric Lai Manantsoa, ​​coordinateur d'urgence de MSF aux Comores. « Elle est la pierre angulaire de la lutte contre la propagation de la maladie. Il est donc essentiel de l'impliquer dans la campagne, notamment dans la sensibilisation. Cependant, nous avons dû faire face à un défi majeur : le déni de l'existence de la maladie par les communautés. »

Une grande partie de la communauté comorienne ne croyait pas à l'existence de la maladie, et le vaccin oral Euvichol-plus étant peu connu, son acceptation n'a pas été sans difficulté. Nos équipes ont sensibilisé les communautés à de nombreuses rumeurs.

Par exemple, certaines personnes craignaient les effets secondaires du vaccin, affirmant qu'il encourageait la contamination par le choléra. L'implication et la mobilisation communautaires ont joué un rôle majeur pour encourager la vaccination.

« Les imams, qui sensibilisent la population tous les vendredis, sont un exemple de collaboration avec les leaders communautaires et religieux », explique Lai Manantsoa. « Cette stratégie nous a grandement aidés à atteindre nos objectifs. »

Au final, nos équipes ont pu vacciner 79 % de la population d'Anjouan, soit 276 150 personnes. À Mohéli, nous avons vacciné 73 % de la population.

Stratégies d'engagement communautaire

La sensibilisation s'est principalement appuyée sur les infrastructures existantes, notamment le Comité de communication des risques et d'engagement communautaire, qui réunissait les leaders communautaires, la Direction régionale de la santé d'Anjouan et diverses organisations humanitaires comme l'UNICEF, le Croissant-Rouge comorien, la FICR et l'OMS.

Une sensibilisation de masse a été menée par le biais des médias locaux, notamment la télévision, la radio et les réseaux sociaux, et a été renforcée par diverses approches communautaires, telles que l'engagement communautaire dans les écoles, les mosquées et les principaux lieux publics, des campagnes de porte-à-porte et des rencontres avec les dirigeants communautaires.

Vaccination d'un jeune élève de « l'école espérance » de la ville Domoni à Anjouan.

L'implication de groupes sociaux influents, tels que les associations de jeunes et de femmes, et l'analyse continue des opinions et suggestions de la communauté ont permis à nos équipes d'adapter leurs messages à la diffusion communautaire pendant la campagne de vaccination.

La combinaison de soins de haute qualité et d'une campagne de vaccination de masse a donné des résultats positifs. Au 31 juillet 2024, aucun cas de choléra n'avait été signalé.