L'hôpital Kamal Adwan, dans la ville de Gaza, a été gravement endommagé. Les trois principaux hôpitaux du nord : Kamal Adwan, Al Awda et l'hôpital indonésien, étaient assiégés entre octobre 2024 et le cessez-le-feu, et ont été le théâtre d'attaques incessantes qui ont en grande partie détruit les installations.
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Gaza: maintenir des activités médicales au milieu des décombres

Le lundi 10 mars 2025

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Sarah Vulstyeke est coordinatrice de projet pour Médecins Sans Frontières (MSF). Elle est récemment revenue de la bande de Gaza où elle a coordonné des opérations avec une équipe MSF dans le nord de la bande de Gaza, où MSF gère des cliniques mobiles pour fournir une assistance médicale à la population via des consultations générales, le traitement de maladies non transmissibles, des pansements et des activités de promotion de la santé. 

Au cours de la première et de la deuxième semaine de février, des cliniques mobiles MSF ont été déployées dans le camp de Jabalia et à Beit Hanoun. Environ 1 200 consultations ont été menées, dont 11,6 % concernaient des enfants de moins de cinq ans. 23,6 % des consultations concernaient des infections des voies respiratoires supérieures et 169 pansements ont été réalisés.

Quand nous sommes arrivés au premier centre de santé du nord de Gaza début février pour évaluer la situation, ce fut un véritable choc pour nous tous. Il n’y avait plus rien à évaluer : nous étions choqués et nous nous sentions impuissants après avoir réalisé combien d’infrastructures, de bâtiments et de vies avaient été détruits.

Une salle remplie de matériel médical qui a été ciblé et détruit.

« Juste après le cessez-le-feu, l’une de nos priorités a été de voir comment nous pouvions soutenir l’accès aux soins de santé primaires pour la population de Gaza, en particulier dans la partie nord de la bande. Le camp de Jabalia a été assiégé et lourdement bombardé par les forces israéliennes depuis le 6 octobre 2024 et les autorités israéliennes ont considérablement réduit la quantité d’aide essentielle autorisée à y entrer. Ainsi, des dizaines de milliers de personnes sont restées bloquées dans le Nord avec un accès quasi inexistant aux soins de santé depuis octobre dernier, tandis que des centaines de milliers y sont retournées après la mise en œuvre du cessez-le-feu fin janvier 2025.

L'état de désolation que nous avons constaté à Jabalia est difficile à décrire : il ne restait plus rien, seulement des décombres. 

Nous avons essayé d'évaluer l'état des centres de santé. Lorsque nous avons visité le premier, il était rasé. Pareil pour le deuxième, le troisième... Tout était en ruine et réduit à un amas de décombres. C'est à couper le souffle et déchirant. Face à l'ampleur des dégâts, nous n'avons pas eu d'autre choix que d'agir rapidement.

Rues et bâtiments en ruines à Beit Lahia au nord de Gaza

Le plus grand défi a été de démarrer et d’installer des activités médicales au milieu des décombres. Il nous a fallu une semaine pour dégager suffisamment de gravats avec notre bulldozer de location, juste pour installer une structure temporaire. La première semaine, nous nous sommes garés au bord de la route et avons commencé nos activités. Plus tard, nous avons pu installer des tentes et des abris où les patients pouvaient attendre leur consultation. Le froid était glacial, mais des centaines de patients venaient quand même chaque jour. 

Depuis le 1er février, les équipes MSF soutiennent la population du nord de Gaza avec des cliniques mobiles pour fournir des soins médicaux. Les services comprennent des consultations générales, le traitement des maladies non transmissibles, des consultations de santé sexuelle et reproductive, des pansements, des activités de promotion de la santé et de nutrition.

 « Les habitants de Gaza, ainsi que nos équipes, sont déterminés à tenter de reconstruire ce qui a été perdu, malgré les difficultés insupportables auxquelles ils sont confrontés chaque jour. La situation reste très précaire et nous sommes très inquiets des conséquences que pourrait avoir un blocage de l’aide humanitaire à Gaza. 

La population de Gaza a toujours besoin d’une augmentation immédiate et massive de l’aide humanitaire et il est inacceptable qu’une population entière soit à nouveau privée d’aide humanitaire. »

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