Palestine, Khan Younès, sud de Gaza, 22 avril 2024. Vue sur la ville de Khan Younès depuis le toit de l'hôpital Nasser, auparavant le plus grand hôpital du sud de Gaza.  © Ben Milpas/MSF
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Gaza : l’hôpital Nasser au bord de la rupture

Le vendredi 5 juillet 2024

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Alors que l'hôpital européen de Gaza a fermé ses portes suite aux nouveaux ordres d'évacuation, l'hôpital Nasser, le dernier hôpital général du sud de Gaza, risque d'être submergé par l'afflux massif de victimes et de blessés, prévient Médecins Sans Frontières (MSF). Pendant ce temps, les équipes de MSF travaillant à l'hôpital constatent de graves pénuries de fournitures médicales, exposant les patients au risque de perdre des soins de santé vitaux.

L'hôpital Nasser reçoit chaque jour un nombre croissant de patients, ce qui fait que tous les services de l'hôpital dépassent leur capacité d'accueil, tandis que nos équipes fonctionnent avec des stocks de médicaments d'urgence. Le service de pédiatrie a une capacité de 56 lits, mais le 3 juillet, les équipes de MSF ont reçu une centaine de patients. Ces derniers jours, nos équipes du service orthopédique ont vu le nombre de patients doubler.

Nous avons des enfants allongés sur le sol. Il n'y a plus de matelas ni de lits, alors les patients sont dans les couloirs, allongés sur des couvertures et assis sur les escaliers », explique Cristina Roldán, infirmière responsable des activités de MSF. 

« L'équipe a planté des clous sur les murs pour pouvoir accrocher les perfusions et les médicaments que nous devons donner aux patients, mais la situation est très difficile et l'équipe est épuisée ».

Le 1er juillet 2024, suite aux ordres d'évacuation des forces israéliennes pour les zones situées à l'est et au sud de Khan Younis, le ministère de la santé a décidé d'évacuer par précaution l'Hôpital européen de Gaza. Les patients ont été transportés en ambulance de l'hôpital européen de Gaza à l'hôpital Nasser, mais beaucoup ont été obligés de partir et de marcher environ 10 km pour y arriver. Environ 250 000 personnes risquent d'être déplacées à Khan Younis en raison de l'ordre d'évacuation.

 « Nous avons entendu dire que des patients avaient voyagé par leurs propres moyens, arrivant à l'hôpital Nasser dans des lits ou accompagnés par leur famille », explique Javid Abdelmoneim, chef d'équipe médicale MSF travaillant à l'hôpital Nasser. 

 

Pénuries importantes de fournitures médicales et de carburant 

Tout en faisant face à un afflux de nouveaux patients, l'hôpital Nasser est également confronté à une pénurie de carburant. Les patients de l'hôpital et ceux des hôpitaux de campagne environnants risquent de perdre des soins vitaux. L'hôpital Nasser est le principal site où les hôpitaux de campagne stérilisent leur matériel. S'il perd l'électricité en raison du manque de carburant, la stérilisation devient difficile et les soins prodigués dans plusieurs hôpitaux de campagne s'arrêtent.

Dans l'ensemble, il s'agit d'un problème global, qui va de la pénurie de lits et de fournitures au manque de chirurgiens. Avec la fermeture d'un autre hôpital, la vie des patients est encore plus menacée », déclare Abdelmoneim.

Alors que les hôpitaux de Gaza continuent de faire face à une grave pénurie de fournitures, les autorités israéliennes ont refusé le 3 juillet l'entrée dans la bande de Gaza de camions transportant des fournitures médicales de MSF, en raison des combats qui se poursuivent dans le sud. 

MSF n'a pas été en mesure d'acheminer des fournitures médicales à Gaza depuis la fin du mois d'avril.

Les autorités israéliennes doivent de toute urgence ouvrir davantage de points de passage afin d'accélérer massivement l'acheminement de l'aide vers Gaza. 

MSF appelle également toutes les parties à garantir des routes sûres pour acheminer l'aide humanitaire à l'intérieur de la bande de Gaza. 

C'est le seul moyen d’empêcher d'autres morts évitables.

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