Des personnes remplissent leurs bouteilles à partir d'un réservoir dans un camp de personnes déplacées à Port-au-Prince, en Haïti.
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Fuir la violence dans la capitale haïtienne: les besoins urgents en eau et assainissement

Le vendredi 16 août 2024

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Alors que la violence et l’insécurité ont forcé des dizaines de milliers de personnes à fuir leur domicile à Port-au-Prince, ces derniers mois, Médecins Sans Frontières (MSF) a redoublé d’efforts pour fournir des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) aux personnes installées dans des camps improvisés à travers la ville. Depuis que les combats entre les groupes armés et le gouvernement se sont intensifiés, en février 2024, de nombreuses personnes ont fui leurs foyers, cherchant refuge dans des abris surpeuplés.

Plus de 578 000 personnes sont actuellement déplacées en Haïti. Plus de 112 000 d’entre elles vivent dans 96 sites informels à Port-au-Prince, dont des écoles, des églises ou des terrains de sport. Beaucoup de ces sites manquent d’eau et d’installations sanitaires, comme des latrines. Cela entraîne des conditions de vie difficiles et dangereuses, et augmente le risque de maladies d’origine hydrique. Dans le cadre d’une intervention d’urgence, MSF a fourni plus de 4 549 mètres cubes d’eau traitée dans 15 sites. Elle a aussi formé les responsables de ces sites à la chloration de l’eau et à l’hygiène, construit ou rénové neuf latrines et neuf douches d’urgence et distribué des trousses d’hygiène.

Dans les zones où l’accès à l’eau traitée et aux latrines est insuffisant, les cliniques mobiles de MSF ont traité des centaines de personnes pour des maladies d’origine hydrique, notamment la diarrhée aqueuse aiguë et la gale, une affection cutanée liée à l’hygiène. Le choléra, qui est apparu à plusieurs reprises à Port-au-Prince depuis 2022, reste une menace importante dans ces conditions. Toutefois, les besoins en eau traitée et en assainissement dans les sites de déplacement et les quartiers touchés par la violence dépassent largement ce que MSF peut fournir.

« Malgré l’assistance de MSF, les conditions sont très difficiles. La communauté internationale doit intervenir et soutenir ces gens en situation de vulnérabilité afin d’éviter une catastrophe plus importante. », explique Banatte Daniel, responsable d’un site de personnes déplacées installé dans l’école ISBACOM.

« Le camp a ouvert le 12 février. Au début, nous avons reçu 30 personnes, et trois heures plus tard, nous en avions 1 354. » - Banatte Daniel, responsable d’un site de personnes déplacées installé dans l’école ISBACOM

Camp de fortune dans le gymnase Vincent

Marie-Ange, 52 ans, résidente d’un camp de personnes déplacées, explique que trouver de l’eau est un véritable parcours du combattant. « Parfois, l’eau que nous trouvons provoque des problèmes de peau, mais nous n’avons pas d’autre choix que de l’utiliser pour nous laver et faire la lessive », a-telle déclaré. Des efforts sont en cours pour identifier les acteurs qui pourraient continuer à fournir, au-delà du 31 août, de l’eau dans les 15 sites desservis par MSF. C’est en effet la date à laquelle il est prévu que les services d’eau et d’assainissement de MSF prennent fin dans ces zones.

« En tant qu’organisation médicale d’urgence, nous sommes intervenus pour combler les lacunes dans les services d’eau et d’assainissement lorsque la situation sanitaire est devenue critique et qu’aucun autre acteur majeur n’était en mesure de répondre », explique Sophie Mealier, chef de projet de MSF. « Maintenant que l’accès aux sites existants s’est amélioré, il est temps pour d’autres acteurs de répondre à ces besoins. De notre côté, nous continuons à nous concentrer sur les zones les plus difficiles d’accès et sur les besoins sanitaires critiques. »

Le personnel de MSF souligne que les déplacements prolongés entraînent d’autres défis.

« La majorité des sites présentent d’importants problèmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène », explique Frenso Désir, superviseur du projet MSF pour l’eau et l’assainissement. « Par exemple, bien que MSF fournisse de l’eau potable et d’autres services, l’assainissement reste un défi majeur. La gestion des déchets est aussi un problème persistant, exacerbé par le contrôle des groupes armés sur les sites d’élimination. »

Les équipes MSF distribuent du savon et des moustiquaires dans un camp de déplacés à Port-au-Prince en Haïti

MSF demande davantage d’aide humanitaire pour répondre aux besoins urgents des communautés déplacées. Ces besoins touchent notamment au domaine de l’eau, de l’assainissement et des services d’hygiène comme l’acheminement de l’eau par camion, la réhabilitation des latrines et des douches, la distribution de trousses d’hygiène et la promotion d’hygiène et de la santé. MSF exhorte également les parties prenantes à allouer les ressources nécessaires pour garantir la sécurité et la dignité des personnes déplacées.

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