Hôpital d'El Fasher, Soudan
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El Fasher : les civils et les structures de santé restent sans protection sous les bombardements intensifs

Le mercredi 14 août 2024

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Alors que les combats s'intensifient à nouveau à El Fasher, leur impact sur la vie des civils est toujours plus dévastateur, prévient Médecins Sans Frontières (MSF). 

De multiples attaques ont eu lieu dans la ville au cours de la semaine dernière et depuis samedi, au moins 15 personnes ont été tuées, plus de 130 ont été blessées et une autre attaque a eu lieu contre l'hôpital saoudien soutenu par MSF - le dernier hôpital public de la ville capable de soigner les blessés et de pratiquer des opérations chirurgicales - causant d'importants dégâts et ne laissant l'établissement que partiellement opérationnel.

L'attaque a eu lieu le dimanche 11 août, marquant le 11ème bombardement d’un hôpital d'El Fasher depuis l'escalade des combats le 10 mai. Le service de chirurgie a été touché pendant le bombardement, tuant le soignant d'un patient et en blessant cinq autres, tandis que l'unité de maternité a également été endommagée. En outre, un certain nombre de bureaux de l'hôpital ont été touchés et une infirmière a été blessée alors qu'elle travaillait à l'intérieur.

L'hôpital saoudien avait déjà été inondé de blessés à la suite des violents combats du samedi 10 août. Plus de 100 personnes sont arrivées à l'hôpital ce jour-là et 14 sont décédées des suites de leurs blessures. Dans le même temps, 15 blessés ont été transportés d'El Fasher vers les installations de MSF dans le camp de Zamzam. Nous nous attendons à des combats encore plus intenses dans les jours à venir.

"On ne connaît pas le nombre de victimes du conflit." - Michel Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence de MSF

Hôpital Sayed Al Shuhada

« Depuis plus de trois mois, les habitants d'El Fasher subissent des bombardements constants. Les tirs d'obus des deux camps ont eu un impact sur la ville, faisant plus de 2 500 blessés dans les hôpitaux soutenus par MSF et plus de 370 d'entre eux sont décédés des suites de leurs blessures. On ne connaît pas le nombre de victimes du conflit », déclare Michel Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence de MSF. « L'attaque de dimanche contre l'hôpital saoudien - qui est le plus grand hôpital de l'État du Darfour Nord - montre clairement que les parties belligérantes ne font aucun effort pour protéger les établissements de santé ou les civils qui s'y trouvent. Les patients craignent pour leur vie en raison des attaques incessantes.»

« Les gens s'installent à Zamzam pour fuir les combats à El Fasher, mais ceux qui sont déjà dans le camp craignent aussi pour leur vie - Zamzam a été touché par des bombardements il y a tout juste une semaine et il y a de réelles craintes que cela se reproduise. Nous nous préparons à recevoir davantage de blessés à Zamzam, d'autant plus que les combats à El Fasher empêchent les gens d'accéder facilement à l'hôpital saoudien. Cependant, notre hôpital de campagne a été construit pour traiter les enfants souffrant de malnutrition et de maladies pédiatriques - il n'est pas actuellement équipé pour traiter les blessés. Il n'y a pas de salle d'opération ni de banque de sang, ce qui signifie que notre équipe sera soumise à une pression exceptionnelle si les blessés continuent d'arriver. De plus, les habitants du camp sont déjà confrontés à des problèmes qui mettent leur vie en danger. »

MSF avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur la crise catastrophique de  malnutrition dans le camp il y a plus de six mois, désormais le Comité d'examen de la famine a déclaré l'état de famine dans le camp. Nous demandons instamment aux parties belligérantes de laisser passer le matériel humanitaire sans entrave et de protéger les civils et les structures de santé. Le Saudi est le dernier hôpital public du Darfour-Nord capable de traiter efficacement les blessés. Si cet hôpital, ou nos installations à Zamzam, sont à nouveau touchés et ne fonctionnent plus, les blessés n'auront plus d'endroit où se faire soigner et le nombre de morts s'envolera.

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