Hôpital pédiatrique d'El Fasher, Soudan. © Igor Barbero/MSF
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Deux enfants tués dans un bombardement, l’hôpital pédiatrique d’El Fasher hors d’état de fonctionner à cause d’intenses combats

Le lundi 13 mai 2024

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Dans la soirée du 11 mai, une frappe aérienne menée par les Forces armées soudanaises (SAF) à 50 mètres de l'hôpital pédiatrique Babiker Nahar à El Fasher, au Nord-Darfour, a entraîné l'effondrement du toit situé au-dessus de l'unité de soins intensifs. Deux enfants, ainsi qu’un accompagnant, sont décédés. 

L'hôpital pédiatrique Babiker Nahar à El Fasher, soutenu par Médecins Sans Frontières (MSF), était l'une des rares structures pédiatriques encore opérationnelles, de nombreux établissements ayant dû fermer leurs portes depuis le début de la guerre. Il recevait des enfants de toute la région du Darfour, il est désormais hors d’état de fonctionner.

Cet hôpital était l'un des rares spécialisés dans le traitement des enfants malades à avoir réussi à rester opérationnel depuis le début de la guerre. Il recevait des patients de toute la région du Darfour, car beaucoup d'autres avaient été contraints de fermer leurs portes. Hier, un autre établissement de santé a été mis hors service. 

Vendredi 10 mai, d’intenses combats ont opposé les Forces de soutien rapide (RSF) et les Forces armées soudanaises (SAF) près de l’hôpital pédiatrique, poussant la quasi-intégralité des 115 enfants hospitalisés à fuir et à trouver refuge dans d’autres structures de santé, notamment à l’hôpital Sud d’El Fasher. 10 enfants étaient encore présents samedi lorsque le souffle de l’explosion a endommagé le toit de l’Unité de soins intensifs, tuant deux d’entre eux. 

160 blessés, dont 31 femmes et 19 enfants, avaient par ailleurs été pris en charge vendredi à l’hôpital Sud d’El Fasher, également soutenu par MSF, 25 d’entre eux étaient des blessés graves, qui sont décédés à leur arrivée à l’hôpital.

MSF lance un appel urgent à toutes les parties belligérantes pour qu'elles protègent les civils et assurent la protection des structures de santé, comme elles en ont l'obligation en vertu du droit international humanitaire et de la déclaration de Jeddah - signée il y a exactement un an, le jour où l'hôpital a été endommagé et où les enfants et l'aide-soignante ont été tués. 

Michel-Olivier Lacharité, Responsable des opérations d’urgence de MSF :

Les enfants hospitalisés étaient traités pour des maladies telles que le paludisme, la pneumonie, la diarrhée et la malnutrition. 

Aujourd'hui, il ne reste plus qu'un hôpital fonctionnel alors même que nous essayons d'intensifier nos activités à El Fasher et dans le camp de Zamzam, en réponse à la crise nutritionnelle catastrophique qui y sévit. 

Les 115 enfants hospitalisés recevaient un traitement pour des maladies telles que le paludisme, la pneumonie, la diarrhée et la malnutrition. Aujourd'hui, nombre d'entre eux ne reçoivent aucun traitement. Les enfants qui ont été tués étaient dans un état critique dans notre unité de soins intensifs, mais leur vie aurait pu être sauvée. Cela ne doit pas se reproduire. 

Nous rappelons avec la plus grande gravité aux parties belligérantes que les hôpitaux et les établissements de santé ne doivent pas être pris pour cible, ni devenir des dommages collatéraux dans un conflit. Nous leur demandons également de veiller à protéger les civils, ce qu'ils n'ont absolument pas fait ce week-end. 

En plus des deux enfants et de l'aide-soignante, 25 personnes blessées dans les combats qui sont arrivées à l'hôpital Sud vendredi étaient dans un état terminal et il n'a pas été possible de leur sauver la vie.

 

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