Coup d'État au Niger : MSF poursuit toutes ses activités médicales
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Présente dans le pays pour la première fois depuis 1985, MSF continue de répondre aux besoins médicaux importants causés par les conflits, les déplacements de population, l'insécurité alimentaire, la malnutrition infantile et les épidémies. En 2022, pour mener ses projets, l’ONG a disposé d'un budget de 42,6 millions d'euros et comptait 1,485 employés (équivalent temps plein), dont 150 employés internationaux.
Le Niger, le Burkina Faso et le Mali partagent une région frontalière dans le Sahel central où des groupes étatiques et non étatiques opèrent dans un contexte de pauvreté élevée, de changement climatique, de croissance démographique rapide et de concurrence accrue pour des ressources qui s'amenuisent.
Le sud-est du Niger fait partie du bassin du lac Tchad, où se sont propagées les violences qui ont débuté au Nigeria en 2009. La région était déjà extrêmement vulnérable en raison des inégalités sociales, de la pauvreté, des mauvaises infrastructures et des sécheresses récurrentes.
Les temps forts de l’activité de MSF au Niger en 2022
En 2022, nos équipes ont mené des campagnes de vaccination de masse, distribué de l'eau potable et des articles de secours, tels que des kits d'hygiène et de cuisine, construit des abris et géré des cliniques mobiles pour les personnes déplacées dans les régions de Diffa et de Tillabéri.
Au cours du second semestre, le Niger a été frappé par des inondations dévastatrices, qui ont affecté des centaines de milliers de personnes. En plus de gérer des cliniques mobiles et de distribuer des articles de secours aux personnes déplacées, nous avons contribué à augmenter la capacité d'accueil de l'hôpital régional de Niamey.
Nous avons également soutenu la réponse des autorités sanitaires aux épidémies de rougeole et de méningite dans les régions de Zinder, Diffa et Tahoua. Lors du pic saisonnier de paludisme, en raison du nombre exceptionnellement élevé de patients nécessitant des soins hospitaliers à Magaria, nous avons construit deux salles d'observation dans les centres de santé de Tinkim et de Yékoua.
Dans le district de Madarounfa, nous fournissons des soins aux enfants atteints de drépanocytose, qui comprennent des vaccinations, des antibiotiques pour prévenir et traiter les infections, des médicaments contre la douleur et des transfusions sanguines. En 2022, pour mieux prévenir et gérer les complications graves de la maladie, nous avons introduit un traitement à l'hydroxyurée, un médicament répertorié par l'Organisation mondiale de la santé comme essentiel pour certaines maladies du sang chez l'enfant, mais encore difficile d'accès au Niger.
En outre, nous avons offert des soins médicaux et nutritionnels aux enfants souffrant de malnutrition, de paludisme et d'autres maladies infantiles à l'hôpital de Madarounfa et dans cinq aires de santé de Maradi. Grâce à notre partenariat avec les autorités sanitaires et le Programme alimentaire mondial, dédié au traitement des enfants souffrant de malnutrition aiguë modérée, le nombre d'admissions à l'hôpital pour malnutrition a été le plus bas depuis quatre ans.
Le flux de migrants dans les deux sens à la frontière entre le Niger et l'Algérie s'est poursuivi sans relâche en 2022. Des milliers d'entre eux ont été expulsés par les autorités algériennes et se sont retrouvés bloqués dans le désert. MSF dénonce le traitement inhumain des migrants expulsés d'Algérie et de Libye, et appelle les autorités à prendre des mesures immédiates pour respecter la dignité humaine dans le contrôle des frontières.