Une équipe MSF effectue une tournée d'évaluation dans le camp de Jénine avec les membres du comité du camp et des ambulanciers bénévoles pour évaluer les dégâts et les besoins suite à l'incursion militaire israélienne brutale du 21 au 23 mai 2024.
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Cisjordanie : l'accès aux soins médicaux menacé par les incursions israéliennes

Le vendredi 6 septembre 2024

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Les incursions militaires à grande échelle lancées par les forces israéliennes en Cisjordanie et les attaques répétées de l’armée israélienne contre les personnels de santé, les ambulances et les installations médicales entravent gravement la capacité de la population à accéder aux soins médicaux, déclare l’organisation médicale internationale Médecins Sans Frontières (MSF).

Les incursions israéliennes, qui ont débuté aux premières heures du 28 août, ont également causé des dégâts à grande échelle aux infrastructures routières, aux réseaux électriques et à l'approvisionnement en eau, entravant sérieusement la capacité de MSF à mener des activités médicales dans les villes de Jénine et de Tulkarem.

« L’accès aux soins médicaux est très limité dans la ville de Tulkarem et dans ses camps de réfugiés et les dégâts aux infrastructures sont énormes », explique un membre du personnel de MSF. « Il est presque impossible d’atteindre les personnes dans le besoin. Ces incursions ne sont pas annoncées, ce qui laisse les gens très mal préparés. Des mères nous ont notamment dit qu’elles n’avaient pas assez de nourriture pour leurs bébés. Les habitants se sentent à la fois pris au piège et isolés. »

Les équipes médicales de MSF ont été contraintes de suspendre leurs activités dans les villes de Tulkarem et de Jénine depuis le début des récentes incursions.

« Notre personnel est actuellement limité dans ses déplacements et dans sa capacité à apporter une aide directe à la population », explique Caroline Willemen, coordinatrice de projet de MSF. « Nous n’avons pu fournir qu’une aide psychologique d’urgence à Tulkarem et faire un don [de fournitures médicales, de lait pour bébé et de couches] à Jénine. Les incursions doivent cesser et un accès sans entrave aux soins de santé doit être rétabli dès que possible. »

À Hébron, les forces israéliennes ont bloqué les accès à la ville, empêchant les équipes MSF de gérer des cliniques mobiles et de soutenir la maternité MSF située à l’extérieur de la ville. À l’intérieur de la ville, la clinique MSF est opérationnelle, mais les personnes rapportent que les blocages et le sentiment d’insécurité empêchent les patients d’y accéder.

À Jénine et à Tulkarem, les ambulances et les personnels de santé ont été attaqués à plusieurs reprises, compromettant gravement les activités médicales. Après huit jours d’incursion, les besoins augmentent, notamment dans les camps, et une réponse humanitaire accrue est nécessaire.

Un médecin de MSF dispense une formation pratique en soins préhospitaliers aux victimes de traumatismes dans la ville de Tulkarem, au nord de la Cisjordanie, où un groupe de volontaires est formé pour améliorer leurs compétences en matière d'intervention d'urgence.

« Des véhicules blindés israéliens sont stationnés aux entrées de l'hôpital Khalil Suleiman, soutenu par MSF à Jénine, et le personnel de l'hôpital a du mal à maintenir ses activités dans un contexte de pénurie d'électricité et d'eau », explique Willemen.

Une ambulancière volontaire formée par MSF raconte comment elle a été blessée alors qu'elle prodiguait les premiers soins à un patient dans un camp de Tulkarem : « Même si je portais mon uniforme médical, j'ai été touchée par des munitions aériennes et j'ai été blessée au-dessus de l'œil et par des éclats d'obus. »

Un autre secouriste formé par MSF raconte comment les soldats israéliens sont entrés chez lui et l’ont menacé : « Les forces israéliennes ont défoncé ma porte. Je leur ai dit à plusieurs reprises que j’étais bénévole pour des organisations médicales, mais ils m’ont traîné dehors et m’ont donné des coups de pied dans le dos avant de pointer une arme sur ma tête. »

Les récentes incursions en Cisjordanie sont les plus intenses depuis 2002. Au 5 septembre, 39 Palestiniens ont été tués et 140 blessés depuis le 28 août, selon le ministère de la Santé. Ces attaques s’inscrivent dans un schéma de violence plus large qui s’est fortement aggravé depuis le début de la guerre à Gaza. Plus de 652 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis octobre 2023.

MSF appelle à la protection des civils, des personnels de santé, des ambulances, des structures de santé et des hôpitaux à tout prix. En tant que puissance occupante, les autorités israéliennes doivent respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire pour garantir un accès sans entrave aux soins de santé et aux autres services essentiels en Cisjordanie.

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