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Au cours des quatre dernières décennies, nos équipes ont été aux avant-postes des crises humanitaires majeures auxquelles le Cameroun a été confronté. De la réponse à une épidémie de schistosomiase, une maladie tropicale négligée, en 1984 à Lagdo, dans la région du Nord, à l’aide aux victimes de conflits, d’épidémies et de catastrophes naturelles, nous avons fourni une aide médicale et humanitaire essentielle dans huit des dix régions du pays, dans un paysage en constante évolution et rempli de défis.
VIH/SIDA : accès gratuit aux traitements
De 2001 à 2014, MSF a considérablement amélioré la prise en charge du VIH/SIDA dans les villes de Douala et Yaoundé en fournissant des traitements antirétroviraux (ARV) gratuits à une époque où seules les personnes les plus aisées pouvaient se permettre d’acheter des médicaments anti-VIH, malgré un taux national de prévalence du VIH de 11 %.
MSF a mis en place quatre projets axés sur la prévention et le traitement du VIH/SIDA, avec le soutien de la Campagne d’accès aux médicaments essentiels de MSF. À partir de janvier 2001, plus de 50 000 personnes séropositives ont eu accès gratuitement aux traitements ARV grâce à ces projets.
Faire face à la douleur, à la misère et aux témoignages des patients n’a pas été facile. Nous avons dû retenir nos propres larmes et trouver les mots et les gestes pour leur apporter le soutien dont ils avaient besoin. A la fin du projet, c’est dans les sourires, l’espoir des patients et les efforts que nous avons fournis pour soulager leur souffrance que nous avons trouvé la force de poursuivre notre mission. »
Améliorer le traitement de l'ulcère de Buruli
En 2002, MSF a identifié plus de 200 personnes atteintes de l'ulcère de Buruli, une maladie tropicale négligée, à Akonolinga, dans la région du Centre. En collaboration avec le ministère local de la Santé et les Hôpitaux universitaires de Genève, MSF a lancé une réponse qui comprenait l'introduction de pansements plus efficaces et plus confortables pour les personnes atteintes de cette maladie.
Entre 2002 et 2014, MSF a également formé des professionnels de santé locaux à la prise en charge des patients atteints de l'ulcère de Buruli et a contribué à la création de l'Association camerounaise pour le soin des plaies (ACPC), une initiative visant à améliorer durablement la prise en charge des patients.
« En 2002, à l’âge de 10 ans, j’ai contracté l’ulcère de Buruli à Akonolinga. Ma grand-mère en était décédée un an plus tôt, ce qui a beaucoup inquiété ma famille lorsque je suis tombée malade à mon tour. Heureusement, les équipes de Médecins Sans Frontières m’ont prise en charge gratuitement et m’ont fait une greffe de peau. Aujourd’hui, si je ne raconte pas mon histoire, personne ne devinera que j’ai souffert de cette maladie, qui était alors entourée de beaucoup de stigmates. » — Corinne Akamba
Réponses d'urgence aux crises humanitaires
MSF a lancé plusieurs interventions d'urgence en réponse aux crises sanitaires et humanitaires au Cameroun, notamment :
- Crise des réfugiés tchadiens (1989 et 2008) : les violences au Tchad voisin ont poussé plus de 30 000 personnes à chercher refuge au Cameroun, où MSF leur a fourni une assistance médicale.
- Crise des réfugiés centrafricains (2007-2016) : à la suite d’épisodes de violence en République centrafricaine voisine, des réfugiés ont traversé la frontière vers l’est du Cameroun, où MSF a fourni des consultations médicales et distribué de l’eau potable.
- Crise des réfugiés nigérians (2015-2017) : après que des réfugiés nigérians ont trouvé refuge au Cameroun, MSF a mené quelque 110 000 consultations médicales et distribué des milliers de litres d’eau potable dans le camp de réfugiés de Minawao. MSF a également augmenté la capacité des hôpitaux voisins et renforcé les équipes médicales des hôpitaux.
- Violences dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (2018-2022) : MSF a contribué à garantir que les victimes de violences aient accès aux soins médicaux en fournissant des traitements médicaux, des soins chirurgicaux et un traitement contre la malnutrition. MSF a également géré le seul service d’ambulance fonctionnel dans les régions touchées par les violences. C’est aussi la première fois que les équipes MSF sont contraintes de cesser leurs activités dans le pays. Avec pour conséquence un impact majeur pour les populations affectées par la violence armée dans ces régions qui voient leur accès aux services médicaux réduit.
Depuis le début des années 2000, MSF a également soutenu les efforts nationaux lors de diverses crises sanitaires, notamment lors des épidémies de choléra dans les régions de l’Extrême-Nord, du Centre, du Sud et de l’Est, et pendant la pandémie de COVID-19. En 2020, MSF a pris en charge plus de 1 500 patients atteints de COVID-19 dans les régions les plus touchées, tout en sensibilisant à la maladie et en menant des campagnes de vaccination.
La crise perdure dans l’Extrême-Nord
La crise humanitaire dans le bassin du lac Tchad s’est aggravée depuis les années 2000, alimentée par les conflits armés, les épidémies et le changement climatique. À Mora, les équipes MSF continuent de fournir des services de chirurgie d’urgence, de santé mentale et de traitement contre des maladies telles que le paludisme.
En 2024, MSF a modernisé l’hôpital du district de Mora pour l’aider à répondre aux besoins médicaux croissants de la population. Depuis janvier, les chirurgiens MSF ont pratiqué 1 087 interventions chirurgicales. « Grâce à cette modernisation, nous pouvons désormais prendre en charge divers cas chirurgicaux selon les normes internationales », explique Alexis Bahati, chef de mission MSF.
Un avenir défini par l’engagement
Depuis 40 ans, MSF répond aux défis humanitaires au Cameroun en s’appuyant sur de solides partenariats avec les autorités et les communautés locales. L’engagement durable de MSF comprend le développement d’approches innovantes pour répondre aux besoins médicaux les plus urgents des populations.