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Alors que les camps ferment, des solutions urgentes sont nécessaires pour les réfugiés

Le lundi 6 décembre 2021

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Dadaab a longtemps été le plus grand camp de réfugiés au monde, accueillant plus d'un demi-million de personnes. 

«  La fermeture prévue des camps en juin 2022 doit être l’occasion d’accélérer le processus de recherche de solutions durables pour ces réfugiés ». Dana Krause, directrice nationale de MSF au Kenya.

« À l’heure actuelle, les réfugiés de Dadaab, principalement originaires de Somalie et dont beaucoup sont piégés dans les camps depuis trois décennies, reçoivent déjà moins d’aide, et ont des options limitées pour vivre dignement et en sécurité. », explique Dana Krause, directrice nationale de MSF au Kenya.

Dans un nouveau rapport publié aujourd’hui, MSF appelle le Kenya et ses partenaires internationaux à respecter les engagements pris lors de la signature du Pacte mondial pour les réfugiés en 2018, en permettant aux réfugiés somaliens de s’intégrer dans la société kényane ou d’être réinstallés à l’étranger.

Ce rapport révèle que le nombre de réfugiés retournant en Somalie de manière volontaire a fortement diminué au cours des trois dernières années, – de plus de 7 500 en 2018 à moins de 200 en 2020, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés – ce qui coïncide avec la montée des violences, des déplacements et une sécheresse accrue en Somalie. Dans le même temps, les offres de réinstallation des pays riches se sont largement taries, ne laissant aux réfugiés d’autre choix que de rester au Kenya, où leurs droits sont limités. Les réfugiés de Dadaab n’ont actuellement pas le droit de travailler, de voyager ou d’étudier hors des camps.

La récente signature de la législation sur les réfugiés au Kenya pourrait permettre une meilleure intégration des réfugiés dans le pays, mais encore faut-il qu’elle soit mise en œuvre de manière à inclure tous les réfugiés, y compris les Somaliens.

« Le Kenya est face à un choix simple : laisser les réfugiés s’enfoncer dans la précarité, ou défendre leurs droits en leur offrant la possibilité d’étudier, de travailler et de se déplacer librement, déclare Dana Krause. Les bailleurs de fonds internationaux devraient partager cette responsabilité avec le Kenya grâce à un soutien au développement renforcé afin que ce dernier puisse garantir l’accès des réfugiés aux services publics. »

Le plan de fermeture des camps a déjà provoqué une diminution drastique de l’assistance humanitaire, et le Programme alimentaire mondial a averti en septembre qu’il pourrait être contraint d’arrêter complètement la distribution de rations alimentaires d’ici la fin de l’année si des fonds supplémentaires n’arrivaient pas.

Ce que nous craignons le plus, c’est que la fermeture des camps, sans offrir de solutions à ces populations, n’entraîne une catastrophe humanitaire ». Jeroen Matthys, coordinateur de projet pour MSF à Dagahaley.

« Il est vital que les réfugiés aient un accès ininterrompu à l’aide tout au long du processus de fermeture des camps, et ce, jusqu’à ce qu’ils aient des assurances quant à leur avenir et puissent devenir autonomes. », explique Jeroen Matthys, coordinateur de projet pour MSF à Dagahaley (l’un des trois camps du complexe de Dadaab).

« Alors même que les pays riches ont bafoué les droits des réfugiés, le Kenya est resté généreux en accueillant des centaines de milliers de réfugiés pendant des années, déclare Dana Krause. Nous célébrons cette année le 70ème anniversaire de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés, le Kenya devrait saisir cette occasion pour inverser la tendance et trouver des solutions durables en faveur des intérêts des réfugiés. »

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