Un agent de santé de MSF aide à mobiliser les membres de la communauté du camp de déplacés de Bentiu pour qu'ils se fassent vacciner contre l'hépatite E.
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Les gouvernements doivent prendre des mesures pour garantir un accès équitable aux outils médicaux pour les maladies non transmissibles et les troubles de santé mentale

Le mardi 16 décembre 2025

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Avec 75 % des décès liés aux maladies non transmissibles et aux problèmes de santé mentale dans les pays à revenu faible et intermédiaire – représentant 32 millions de vies perdues chaque année – l’accès abordable à des outils médicaux clés devrait être une nécessité, et non un luxe.

Le 16 décembre, près de trois mois après son examen lors de la quatrième réunion de haut niveau des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (MNT) et la promotion de la santé mentale, le 25 septembre 2025, les pays ont adopté la Déclaration politique, témoignant d’une solidarité et d’une mobilisation mondiales cruciales. 

Cette adoption intervient alors même que les populations des pays à revenu faible et intermédiaire – touchées de manière disproportionnée par les MNT et les troubles de santé mentale – n’ont toujours pas accès aux mêmes soins de qualité que ceux dispensés dans les pays à revenu élevé, en grande partie à cause du coût élevé des équipements médicaux essentiels.

Hier, 175 gouvernements ont pris l’engagement salutaire d’accélérer leur riposte aux maladies non transmissibles et aux troubles de santé mentale : il est temps qu’ils joignent le geste à la parole », a déclaré le Dr Maria Guevara, secrétaire médicale internationale de MSF. 

Les gouvernements doivent prendre des mesures concrètes pour garantir que les outils médicaux adaptés et personnalisés pour la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles et des troubles de santé mentale soient abordables et accessibles à tous ceux qui en ont besoin, et en particulier dans les contextes humanitaires et les situations de ressources limitées où ces outils sont quasiment inaccessibles. »

Nous saluons l'inclusion des éléments clés suivants dans la Déclaration politique :

  • Utilisation d'un langage centré sur la personne ;
  • Continuité des soins en contexte humanitaire ;
  • Accès à des produits de santé abordables, élément essentiel de la prévention et/ou de la prise en charge du diabète, des troubles de santé mentale et du cancer du col de l'utérus ;
  • Objectifs temporels et mesurables pour la santé mentale et l'hypertension (aucun objectif n'ayant été fixé pour le diabète) ;
  • Référence à l'Accord sur les ADPIC et à la Déclaration de Doha (garanties essentielles contre les monopoles abusifs des entreprises, souvent responsables de prix excessifs pour les produits médicaux) ; et
  • Transparence des prix des produits de santé afin de favoriser l'accès aux soins et de lutter contre les inégalités de traitement.

Néanmoins, pour lutter efficacement contre l’impact disproportionné des maladies non transmissibles et des troubles de santé mentale sur les populations des pays à revenu faible et intermédiaire, il est indispensable de prendre des mesures concrètes afin d’améliorer l’accès aux outils médicaux. Garantir un accès abordable aux outils médicaux permettant aux personnes de gérer elles-mêmes leurs maladies est essentiel pour obtenir de meilleurs résultats en matière de santé. De plus, l’accès aux outils essentiels à l’autogestion peut considérablement améliorer la qualité de vie, notamment pour les personnes – enfants, femmes enceintes et personnes âgées particulièrement vulnérables – vivant dans des contextes humanitaires et de ressources limitées, où la sécurité et la stabilité, déjà souvent menacées, risquent de se détériorer davantage sous l’effet cumulatif du changement climatique et de la dégradation de l’environnement.

Concrètement, cela signifie que les personnes diabétiques doivent avoir accès à des stocks abordables et durables de stylos à insuline et d'outils de surveillance de la glycémie ; les personnes souffrant de troubles mentaux chroniques doivent avoir accès à des stocks abordables et durables de formulations antipsychotiques à action prolongée et d'autres médicaments contre l'anxiété, la dépression, la psychose et d'autres troubles mentaux ; l'accès à la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) et au dépistage du cancer du col de l'utérus en tant qu'outil de prévention essentiel est primordial, et les personnes atteintes d'un cancer du col de l'utérus doivent avoir accès à une chimiothérapie de qualité ainsi qu'à d'autres modalités de traitement, y compris avec des protocoles adaptés.

Chaque jour, nous rencontrons et accompagnons des personnes atteintes de maladies non transmissibles ou de troubles de santé mentale qui vivent dans des situations de déplacement, de conflit ou de réfugié. Il est essentiel que les outils médicaux nécessaires à la prise en charge quotidienne de leur santé soient disponibles et accessibles à tous ; l’accès aux soins essentiels ne doit pas être un luxe », a déclaré le Dr Elizabeth Jarman, conseillère technique en maladies non transmissibles chez MSF Access.