Sasabe, Arizona. 16 août 2024 ©Maria Elena Romero/MSF
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La clôture du processus d'asile aux États-Unis constitue un revers dévastateur

Le jeudi 23 janvier 2025

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Les récents décrets de l’administration américaine sur les migrations laissent des centaines de milliers de personnes le long du corridor migratoire latino-américain dans une situation encore plus incertaine, exposées à des risques accrus sur un itinéraire déjà marqué par une violence extrême. Les équipes MSF au Mexique constatent déjà les effets néfastes de ces mesures politiques sur la santé physique et mentale de nombre de leurs patients.

« La suppression du système de demande de rendez-vous CBP One le 20 janvier, l’un des rares outils à disposition des migrants pour demander l’asile aux États-Unis, représente un coup dur pour la protection des droits humains des migrants et des demandeurs d’asile », a déclaré Adriana Palomares, coordinatrice générale de MSF au Mexique. 

Cette décision irresponsable aura des répercussions immédiates et à long terme sur d’innombrables personnes, menaçant leur vie, leur santé et leur bien-être. »

Lancée en 2020 pour simplifier les contrôles de marchandises à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, l’application CBP One a été étendue en janvier 2023 pour faciliter les rendez-vous de demande d’asile pour les migrants sans papiers fuyant la violence, la pauvreté ou la persécution. En mai 2023, elle est devenue la seule voie de traitement des demandes d’asile aux ports d’entrée américains sous l’administration Biden. Au cours de l’année écoulée, près d’un million de migrants, soit environ 1 450 par jour, ont utilisé l’application pour obtenir des rendez-vous de contrôle.

Les décrets sur les migrations émanant de la nouvelle administration américaine laissent des centaines de milliers de personnes le long du corridor migratoire latino-américain dans une grande incertitude, exposées à des dangers encore plus grands sur un itinéraire déjà marqué par une violence extrême.

Bien qu’imparfaite, l’application offrait aux demandeurs d’asile un moyen essentiel, quoique limité, d’éviter les itinéraires dangereux et les dangers des réseaux de traite d’êtres humains. Sa fermeture brutale laisse de nombreuses personnes parmi les plus vulnérables, notamment les survivants de violences et de persécutions, sans aucune alternative légale ou sûre.

Selon le personnel de MSF, la fermeture du CBP One a déclenché une vague de désespoir et d’incertitude. 

De nombreux migrants avaient déjà beaucoup investi dans leurs rendez-vous, vendu leurs biens, quitté leur emploi et s’étaient séparé de leurs proches en prévision de leur voyage vers la frontière.

« Une patiente que nous avons soignée cette semaine a souffert d’une crise d’anxiété aiguë après l’annulation de son rendez-vous d’asile, approuvé pour début février, » a déclaré Ramón Márquez, coordinateur du Centre de soins complets (CAI) de MSF à Mexico. « Nos équipes thérapeutiques intensifient leurs interventions pour soutenir les personnes en crise émotionnelle. »

La fermeture de l’application a laissé les migrants bloqués dans des zones à haut risque du Mexique, vulnérables à l’extorsion, au trafic d’êtres humains et à d’autres formes de violence. À Coatzacoalcos, une migrante vénézuélienne du nom de Silvia, qui voyageait depuis des mois, a décrit l’angoisse collective :

« C’est une profonde tristesse. Ce processus n’a pas été facile. Nous avons risqué nos vies et nous sommes exposés à des dangers inimaginables avec nos enfants, tout cela pour avoir la chance d’offrir un avenir meilleur à nos familles », a-t-elle confié après avoir reçu des soins dans une clinique MSF.

Son compatriote Mario, lui aussi bloqué, a souligné les conséquences désastreuses de cette situation : « La suspension du CBP One expose davantage les migrants à l’extorsion, aux mafias et aux enlèvements sur un itinéraire déjà dangereux. »

Les décrets sur les migrations émanant de la nouvelle administration américaine laissent des centaines de milliers de personnes le long du corridor migratoire latino-américain dans une grande incertitude, exposées à des dangers encore plus grands sur un itinéraire déjà marqué par une violence extrême.

La nature déshumanisante des récentes politiques migratoires a exacerbé la crise. Depuis novembre, les équipes de MSF ont observé une augmentation significative des caravanes de migrants dans le sud du Mexique, nombre d’entre elles cherchant à se protéger de la violence. Cependant, la plupart des caravanes sont dispersées par la coercition des autorités mexicaines avant d’atteindre la ville de Mexico.

Le 21 janvier, MSF a ouvert une clinique mobile à Huixtla pour venir en aide à une caravane d’environ 1 500 personnes, la quatorzième en trois mois. Ce phénomène n’est que la pointe visible d’un iceberg, masquant le désespoir de centaines de milliers d’autres personnes.

Ces politiques déshumanisent et mettent en danger les personnes en déplacement », a souligné Adriana Palomares. 

« Nous avons vu les effets dévastateurs de programmes comme « Rester au Mexique », qui sont en train d’être réintroduits, qui ont forcé les demandeurs d’asile à survivre dans des environnements hostiles sans accès aux services de base. La migration et la demande d’asile sont des droits, pas des crimes. Les gouvernements de la région, y compris les États-Unis et le Mexique, doivent mettre en œuvre de toute urgence des politiques migratoires qui donnent la priorité aux personnes et à leur protection. »

Les décrets sur les migrations émanant de la nouvelle administration américaine laissent des centaines de milliers de personnes le long du corridor migratoire latino-américain dans une grande incertitude, exposées à des dangers encore plus grands sur un itinéraire déjà marqué par une violence extrême.

Rien qu’en 2024, les équipes MSF ont aidé plus de 700 survivants de violences sexuelles au Mexique et des centaines d’autres en Amérique centrale. Avec le démantèlement du CBP One, les migrants se retrouvent désormais dans une situation insupportable, piégés dans des environnements où règnent la violence et l’exploitation, et privés de leurs droits humains fondamentaux.

MSF appelle les gouvernements de la région à adopter de toute urgence des politiques migratoires humaines qui protègent les droits, la sécurité et la dignité de toutes les personnes en déplacement.

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