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Cambodge : la marche pour la survie

Le lundi 6 septembre 2021

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En février 1980, à l’initiative de MSF, des organisations humanitaires organisent une marche de protestation au départ de la Thaïlande. Ils veulent que l’aide internationale bénéficie au peuple khmer. Leur souhait est d’apporter des vivres et de l’aide médicale à l’intérieur du Cambodge. Ils demandent que la frontière leur soit ouverte.

Pourquoi ont-ils fait ça ?

En 1975, après cinq ans de guérilla, les communistes khmers rouges encerclent la capitale Phnom Pen. Le régime militaire Cambodgien, pourtant soutenu par les Américains, vit ses dernières heures au pouvoir. La capitale du Cambodge subit des tirs de canons et de mortiers par les khmers rouges. Il y a de nombreuses victimes et des quartiers entiers sont ravagés. En à peine trois jours, les khmers rouges vident Phnom Pen de ses habitants. Sur 7 millions de Cambodgiens, 1 million et demi trouvera la mort sous leur régime.   

En 1979, le Cambodge est envahi par les soldats vietnamiens et les khmers rouges sont chassés du pouvoir. La famine sévit tout au long de l’année 1979. Près de 500 000 réfugiés sont menacés de famine de l’autre côté de la frontière. Malgré les besoins énormes en vivres et en soins médicaux, seules les organisations qui ont la faveur d’Hanoï sont autorisées à travailler au Cambodge. MSF n'en fait pas partie. Les organisations humanitaires se demandent si les aides parviennent réellement à la population cambodgienne… François Ponchaud donne la parole au peuple khmer dans un rapport selon lequel les vivres, et notamment le riz, sont utilisés comme moyen de pression politique. La discrimination est plus sévère pour les familles dont un membre est considéré comme un « traitre ».

Pour MSF, la présence des médias est primordiale pour dénoncer ce qui se passe au Cambodge. La marche pour la survie du Cambodge a lieu le 6 février 1980. Les équipes partent d’Aranyaprathet, petite ville thaïlandaise, pour rejoindre la frontière cambodgienne à 4 km. Plus de 150 personnes participent à la marche. Ils représentent MSF, IRC et plus de 20 autres organisations. Ils viennent pour beaucoup d’Europe et des Etats-Unis. Avec les participants, 20 camions chargés de 200 tonnes de riz et de médicaments sont prêts à passer. En tête de cortège : le président MSF, Claude Malhuret. Xavier Emmanuelli et Rony Brauman l’accompagnent. Dans cette vidéo d'Arte on voit aussi le philosophe Bernard Henry Levy et la chanteuse Joan Baez. À l’approche du Cambodge, les participants se heurtent à une frontière fermée. Des barbelés ont été installés par les militaires thaïlandais, les empêchant de traverser le pont. Les deux présidents de MSF et d’IRC se rapprochent pour faire leur demande en anglais et en khmer, à l’aide d’un interprète, et se sont retrouvent face à un silence total. La marche pacifique ne permet pas l’accès à la population cambodgienne. La frontière reste fermée et la presse le fait savoir au monde entier. La médiatisation de cet événement contribue à la notoriété de MSF.

Les derniers réfugiés cambodgiens, que l'on compte par centaines de milliers, ne seront rapatriés au Cambodge qu’à la fin des années 1990. MSF et les autres organisations continueront de travailler pour aider le peuple khmer le long de la frontière.

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