Une victime d'un accident de la route arrive à l'hôpital MSF de Tabarre, à Port-au-Prince.
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Des services médicaux à bout de souffle à cause des pénuries d'eau et de carburant

On Wednesday, November 17, 2021

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Bien que MSF n’ait cessé de réduire sa consommation d’énergie par des mesures d’urgence, l'hôpital de traumatologie et de brûlures de MSF à Tabarre a été contraint, y il a dix jours, de réduire ses activités médicales ; ne traitant plus désormais que les urgences vitales. A moins qu’ils ne bénéficient de nouveaux approvisionnements, les générateurs de l'hôpital de Tabarre et du centre d'urgence de MSF à Turgeau seront à court de carburant d’ici deux semaines. Quant au centre d'urgence de MSF à Cité Soleil, il sera à court de carburant d’ici une semaine.

« Les structures médicales de Port-au-Prince sont confrontées aux mêmes contraintes : pas de carburant, pas d'électricité, pas de soins médicaux », explique Jean-Gilbert Ndong, coordinateur médical de MSF.

« Nous devons tous être approvisionnés régulièrement en carburant pour continuer notre travail ». Jean-Gilbert Ndong, coordinateur médical de MSF.

À l'hôpital de Tabarre, MSF est en train d'installer des panneaux solaires afin de réduire davantage la dépendance aux générateurs. Mais le manque de carburant empêche également de nombreux membres du personnel de se rendre à l'hôpital pour y assurer leurs gardes, faute de moyens de transport. Les équipes s'adaptent constamment pour que le personnel médical essentiel puisse rejoindre les structures médicales et rentrer ensuite chez lui.

Pratiquement tous les établissements de santé publics et privés de Port-au-Prince ont suspendu les nouvelles admissions ou les ont limitées aux cas d’urgence vitale ; certains encore ont tout simplement été contraints de fermer leurs portes. D'autres fermetures d’établissements sont à prévoir si la pénurie de carburant se poursuit.

Par ailleurs, MSF oriente habituellement certains patients vers d'autres structures médicales en cas de besoin, mais cela devient chaque jour plus difficile.

A gas station in Port-au-Prince is closed because of a lack of fuel. A political and economic crisis has led to widespread insecurity and a fuel shortage, which is forcing medical facilities to limit the services they can provide.

« Récemment, une patiente en détresse respiratoire s'est présentée à notre centre d'urgence de Cité Soleil, où nous stabilisons les patients en vue de leur réorientation vers des centres médicaux », explique Ndong.

« Nous l'avons stabilisée et avons tenté de la référer, mais elle a été refusée par quatre centres médicaux différents où nous envoyons habituellement nos patients - ils avaient arrêté les admissions en raison du manque de carburant. Ce n'est que dans le cinquième établissement qu'elle a finalement été admise. »

Le manque de carburant affecte aussi d'autres biens et services essentiels. Les prix des denrées alimentaires ont fortement augmenté et l'approvisionnement en eau est menacé. L'agence nationale de l'eau d'Haïti, la DINEPA, a annoncé dimanche qu'elle manquait de carburant pour continuer à pomper l'eau potable dans de nombreux quartiers de la capitale, notamment à Cité Soleil où vivent plus de 265 000 personnes.

« Les installations médicales, les patients et la population ont tous besoin d'eau potable », a déclaré Ndong.

« S’il n’y a plus d’approvisionnement en eau salubre dans ces zones, nous serons probablement confrontés à une augmentation des maladies hydriques et d'autres besoins médicaux urgents apparaîtront, alors que les installations médicales sont menacées de fermeture complète. »

Tension et chaos après le séisme

Le 14 août, un tremblement de terre de magnitude 7,2 a frappé le sud d'Haïti. MSF est présent sur l'île depuis 30 ans et a été rapidement déployé pour soigner les victimes. Debra Donckel-Sances, experte comptable chez MSF Luxembourg, a été détachée en Haïti pendant quatre semaines au lendemain du séisme en tant que Responsable comptabilité et Finances.

« Dans le cadre de la mission, nous avons dû voyager en camion depuis la capitale Port au Prince jusqu'au projet à Port-à-Piment.  Il nous a fallu 12 heures pour traverser la zone de Martissant (qui a été récemment fermée). C'est un passage extrêmement dangereux, que MSF essaie d'éviter, mais ce n'est pas toujours possible.

Le seul mot qui m'est venu à l'esprit était ' Armageddon'. Debra Donckel-Sances, experte comptable chez MSF Luxembourg

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