Édito
Soigner sous les bombes
L’année 2017 s’est malheureusement achevée comme elle avait commencé : sans amélioration notoire des conditions de vie de millions de réfugiés et de déplacés de par le monde, sans amélioration notoire du sort des populations civiles, dans les zones de conflits, sans amélioration notoire de l’accès des travailleurs humanitaires aux régions où l’insécurité devient la norme, sans amélioration notoire des politiques migratoires des pays occidentaux et de l’Union européenne en premier lieu, et pourtant…
Et pourtant, l’organisation MSF a poursuivi son engagement auprès des populations les plus vulnérables en Syrie, en Irak, au Yémen, en Afghanistan, en RDC, en République centrafricaine, au Burundi, en Libye, au Sud-Soudan, au Myanmar et au Bangladesh, etc. La liste est longue ; je vais vous épargner de citer les 72 pays dans lesquels MSF est intervenue en 2017, et pourtant…
Et pourtant, la Syrie est entrée dans sa huitième année de guerre, une guerre d’une intensité inimaginable : une guerre pendant laquelle plus de 800 hôpitaux et centres de santé ont été bombardés ; une guerre qui aurait déjà fait plus de 350 000 morts et des centaines de milliers de blessés. Cependant, la situation s'est dégradée tellement rapidement que l’ONU a arrêté de recenser le nombre de victimes dès août 2015 ! Plus de 7,6 millions de personnes ont quitté leur maison, leur ville ou village, la région où ils résidaient pour devenir des déplacés internes ; auxquels s’ajoutent plus de 5 millions de personnes qui ont quitté la Syrie pour se réfugier essentiellement au Liban, en Jordanie et en Turquie. La Syrie reste un exemple de l’absurdité de la guerre et des difficultés imposées aux organisations humanitaires. Alors que des millions de personnes sont dans le besoin, depuis 2011, le gouvernement de Bachar al-Assad interdit aux organisations humanitaires l’accès aux zones qu’il contrôle, contraignant MSF à soutenir un réseaux d’hôpitaux et de centres de santé du mieux qu’elle peut, de manière clandestine.
Au Yémen, la situation humanitaire s’est progressivement détériorée au point que plus d’un tiers de la population dépend directement de l’aide humanitaire pour sa survie, alors que plus de la moitié des établissements de santé ont cessé de fonctionner. Fin mars 2017, une épidémie de choléra, d’une ampleur jamais atteinte dans le pays, a touché plus d’un million de yéménites. MSF a accueilli plus de 100 000 patients dans ses Centres de Traitement du Choléra !
Les belligérants qui s’affrontent dans ces conflits très violents n’accordent plus qu’une attention très, très, très limitée au statut qui protège normalement les acteurs humanitaires. Attaques à répétition de nos centres de santé au Soudan du Sud, criminalisation de nos activités de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée, bombardements des hôpitaux au Moyen-Orient, arrestations de volontaires MSF aux check points en République centrafricaine, etc., etc., et pourtant…
Et pourtant, tous ces obstacles n’enlèvent rien à notre détermination d’être présents, partout où les populations ont besoin d’assistance humanitaire, quitte à placer nos centres de santé et nos hôpitaux aux plus près des lignes de front et d’opérer sous les bombes dans le respect de nos principes de neutralité, d’impartialité et d’indépendance.
ZOOM SUR 3 URGENCES
1
Paroles d’expatriés
2
LES PROGRAMMES DE MSF DANS LE MONDE
3
APERÇU DE NOS ACTIONS HUMANITAIRES ET MÉDICALES
4
République centrafricaine
Liban
L'afflux de réfugiés syriens a mis à rude épreuve l'économie et les infrastructures du pays.
Nigéria
De nombreux besoins médicaux et humanitaires cruciaux restent encore largement sans réponse.
République démocratique du Congo
La RDC est l'un des principaux payx d'intervention de MSF dans le monde.
Syrie
Le système de santé est à genoux dans une grande partie du pays.
Plaidoyer
5
Les conséquences dévastatrices des politiques migratoires européennes
Hépatite C : MSF s’associe à l’opposition au brevet sur le sofosbuvir en Europe
Activités MSF Luxembourg
7
MSF VOUS REND DES COMPTES
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En 2017, les dons privés et legs représentent un total de 6 555 441 €.
CETTE SOMME A ÉTÉ RÉUNIE GRÂCE À LA GÉNÉROSITÉ DE 25 213 DONATEURS AYANT FAIT 99 103 DONS À MSF LUXEMBOURG.
ENTRETENIR LE LIEN AVEC NOS DONATEURS
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