République centrafricaine
Dans ce pays de 4,5 millions d’habitants, une personne sur cinq a été contrainte de quitter son foyer en 2017 en raison des violences. Fin 2017, l'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a recensé un nombre record de personnes déplacées dans le pays depuis le début de la crise en 2013: 688 000. Sans compter les quelque 540 000 personnes désormais réfugiées dans les pays voisins (Cameroun, RDC, Tchad, Congo, Soudan et Soudan du Sud).
Des milliers de personnes, au cours de l’année écoulée, ont assisté au regain brutal de violence dans un pays qui tente toujours de se remettre de la guerre civile sanglante de 2013-14. Les équipes de MSF en RCA ont non seulement entendu des histoires terribles de la bouche de leurs patients, mais ils ont aussi fait personnellement l’expérience des violences dans l’ensemble des projets de MSF en RCA.
En 2017, MSF a été victime de trois attaques par mois en moyenne, perpétrées contre ses structures médicales, ses véhicules et son personnel. Ces attaques et les nombreuses exactions commises à l’encontre de la population civile et des organisations humanitaires ont fait de la RCA l’un des pays les plus dangereux du monde pour les travailleurs humanitaires en 2017.
Le regain de violences a eu un impact particulièrement fort sur l’accès de la population aux soins médicaux, en particulier pour les plus fragiles. Cet accès limité aux soins, ainsi que le manque de nourriture, d’eau, d’abris et d’éducation, ont placé la population dans une situation d’extrême vulnérabilité.
Liban
Pays de près de 4,5 millions d'habitants, le Liban accueille environ 1,5 million de réfugiés syriens, ainsi que des centaines de milliers de réfugiés d'autres communautés. L'afflux de réfugiés syriens, en particulier, a mis à rude épreuve l'économie et les infrastructures du pays. La pression se fait sentir dans tous les secteurs, y compris l'éducation, la santé, le logement, l'eau et l'électricité.
Compte tenu de l'ampleur de la crise et des ressources limitées, le système de soins de santé existant au Liban a du mal à faire face à l'augmentation massive des besoins médicaux. Il est encore plus difficile pour les populations les plus vulnérables d'accéder aux services médicaux, de recevoir un traitement immédiat et des médicaments appropriés.
Face à cette réalité, MSF a décidé de continuer à fournir une assistance médicale aux réfugiés syriens et aux communautés vulnérables au Liban.
En 2017, MSF a géré 12 cliniques à travers le pays et a fourni principalement des soins en pédiatrie, en santé reproductive et maternelle, en santé mentale, de prise en charge des maladies chroniques et a mené des activités de promotion de la santé.
Nigéria
Le conflit entre l'armée nigériane et les groupes d'opposition armés dure depuis plus de huit ans, avec de graves conséquences humanitaires. La survie de centaines de milliers de personnes dépend directement de l’acheminement ou non de l’aide humanitaire : toute interruption pouvant avoir des conséquences mortelles pour la population.
Dans le Nord-Est du Nigéria, plus de 1,7 million de personnes auraient été déplacées. Plus de 78% d’entre elles vers Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, zone la plus affectée par les combats.
Au cours de l'année écoulée, la fourniture de l'aide humanitaire s'est pourtant améliorée, même si elle reste encore largement insuffisante, car son acheminement est souvent entravé par les problèmes d’accès à une zone, en raison de l’insécurité chronique existant dans l’État de Borno.
De nombreux besoins médicaux et humanitaires cruciaux restent encore largement sans réponse. Les besoins sont particulièrement aigus dans les zones où les humanitaires ne peuvent pas intervenir. En tant qu'organisation médicale humanitaire, MSF est profondément préoccupée par le sort des personnes restant hors d’atteinte.
République démocratique du Congo
En République démocratique du Congo (RDC), MSF intervient en collaboration avec les 2 626 employés du ministère de la Santé, offrant des soins médicaux aux victimes de conflits et de violences, aux personnes déplacées ou encore à celles souffrant d’épidémies ou de pandémies comme le VIH/sida. Ceci, grâce à 29 projets réguliers employant un total de 2 502 personnels nationaux et 342 expatriés.
Mais aussi grâce à son Pool d’urgence Congo, qui répond aux urgences médicales et humanitaires dans un court délai, par des interventions médicales en cas de flambées épidémiques ou dans des situations humanitaires critiques (conflits, mouvements de population, afflux de blessés, catastrophes naturelles). Les équipes MSF ont répondu à 62 urgences dans le pays au cours de l’année écoulée.
En 2017, la RDC a fait face à l’épidémie de choléra la plus importante des vingt dernières années : 55 000 personnes sont tombées malades dans 24 des 26 provinces du pays (28% de plus par rapport à l’année précédente), et 1 190 sont décédées. MSF a été en première ligne dans la riposte médico-humanitaire, en prenant en charge près de la moitié des cas (environ 25 300 personnes) dans tout le pays.
En raison de besoins humanitaires extrêmement élevés, la RDC est l'un des principaux pays d'intervention de MSF dans le monde en termes de nombre de bénéficiaires et d'investissements en ressources humaines et budgétaires.
Des infrastructures et des services de santé déficients continuent de limiter l’accès aux soins médicaux
La recherche opérationnelle en RDC en soutien à une épidémie d’Ebola
En juin 2017, Guido Benedetti, Operational Research Mobile Implementation Officer pour LuxOR, s’est rendu en RDC, afin de soutenir le Pool d’Urgence MSF dans la réponse à l’épidémie d’Ebola.
Syrie
Sept années de souffrance croissante
Chaque année, vous pensez que la situation en Syrie ne peut pas empirer; pourtant, c'est le cas. 2016 a vu les horreurs de la bataille d'Alep. 2017 a vu le siège et la destruction totale de Rakka. 2018 a déjà vu se dérouler une stratégie de guerre totale dans la Ghouta orientale.
Plus de 5 millions de réfugiés syriens ont fui le pays. Des millions de personnes (dont beaucoup ont été déplacées) ont passé une année, puis une autre, et encore une autre dans la peur et les souffrances. La peur d'être bombardées et déplacées à nouveau. La peur d'être prises dans les combats entre les différentes parties prenantes au conflit.
Les besoins en soins de santé sont énormes, mais le système de santé est à genoux dans une grande partie du pays. Les humanitaires font ce qu’ils peuvent, mais c'est une goutte d'eau dans l'océan des besoins.
MSF gère directement cinq structures de santé, ainsi que trois équipes menant des cliniques mobiles dans le nord de la Syrie, et est partenaire de cinq structures. MSF apporte également un soutien à distance à environ 70 structures de santé à travers le pays, dans les zones où elle ne peut pas être directement présente.